Des sujets rwandais à l’assaut de l’enrôlement en RD Congo

Dès le début de la révision du fichier électoral à Goma, Chef-lieu de la Province du Nord Kivu, l’opinion locale a constaté avec amertume la traversée massive des sujets rwandais en quête de cette opération préélectorale en RD Congo. Devant certains centres d’identification des électeurs, c’est la bousculade de leur part en vue de regagner le Rwanda avant la tombée de la nuit.

Face à l’aflux de ces étrangers, favorisé d’abord par la délivrance frauduleuse des pièces scolaires et autres cartes d’identité pirates dans les parties périphériques de la ville, et ensuite par le monnayege à outrance pour l’obtention d’une carte d’électeur (5 à 10$ US), les nationaux n’ont pas la tâche facile. Ils se résignent tout en se demandant les raisons de cet engouement affiché par les rwandais pour les élections qui n’ont rien à avoir avepays des milles collines.

La révision du fichier électoral aura atteint à Goma son point culminant à peu de temps. En plus du phénomène rwandais, l’avancée de l’opération s’est butée auc comportement décrié des agents des centres d’identification des électeurs qui conditionnent leur travail au paiement de 1.000 à 2.000 FC par candidat à l’enrôlement, en dépit de la gratuité exigée par la loi !

Par ailleurs, le Territoire de Nyiragongo, limitrophé du Rwanda, moins étendu et peu peuplé du Nord Kivu a bénéficie d’un nombre élevé des bureaux de vote comparativement aux territoires très vaste et de loin plus habités de la Province. Cette repartition relève de la compétence de la haute hiérarchie de la C.E.N.I., a précisé M. Gaspard Kasereka Ngalyavusa, Coordonnateur Provincial de ladite organisation au Nord Kivu.

Sincèrement, cette facilité en sens unique semble rencontrer l’assentiment des dirigeants au plus haut niveau de deux Etats, dira-t-on, la constitution rwandaise ayant opté pour la double nationalité, pendant que la RD Congo en dispose une qui est qualifiée d’exclusive et dont la mise en application demeurent hypothétique.

Paradoxalement ; du haut de la tribune de l’Union Africaine en 2006, le Président Paul Kagame du Rwanda a dénoncé la fraude électorale observée dans son pays et en RD Congo où, a-t-il souligné, des populations se déplacent de part et d’autre chaque fois qu’un de ces deux pays voisins organise des élections. De l’avis des analystes politiques dans la région des Grands Lacs, la déclaration du Chef de l’Etat rwandais est de nature à devancer les cours des événements sachant que seuls les rwandophones sont placés pour ce genre des manœuvres eu égard à leur droit constitutionnel à la double nationalité. D’où ils ont intérêt à élever les leurs au sommet du pouvoir aussi bien au Rwanda qu’en RD Congo.

Les éléments FARDC ex-CNDP s’enrôlent dans plusieurs coins des territoires de Masisi, Walikale, Nyiragongo et Rutshuru et n’hésitent de s’imposer auprès des agents de la CENI.

Quiconque oserait s’époumoner pour démentir cette véracité des faits n’a qu’à se prononcer, à titre d’exemple, sur l’identité complète de l’Honorable Dunia Bakarani, Député congolais car élu de la circonscription électorale de Masisi (Nord-Kivu), condamné le 29 novembre 2009 comme rwandais et actuellement en liberté après avoir purgé sa peine d’un an de prison ferme à Gisenyi (Rwanda)

Compte tenu de la violation massive de la constitution congolaise qui consacre une seule nationalité d’un côté et de l’entrée anarchique des étrangers en RD Congo au motif de l’enrôlement de l’autre, il n’y a aucun doute que les élections de 2011 soient prématurément entachées d’irrégularité. Tant que les élections au pays de Patrice Emery Lumumba se seront pas précédées de l’opération de recensement de la population congolaise , comme ce fut à l’époque, le scrutin sera continuellement l’objet de tricherie en faveur des mandataires du pouvoir en place, estime-t-on.

Par: Notre correspondant Goma: Mwandishi wa habari.