Congo actualité n.319

 

 

SOMMAIRE

ÉDITORIAL: LA NOMINATION DU NOUVEAU PREMIER MINISTRE → UNE « ENTORSE » À L’ACCORD DU 31 DÉCEMBRE

  1. LA DÉCLARATION DE LA CENCO
    1. Le texte (extraits)
    2. Les réactions
  2. LE RASSEMBLEMENT DE L’OPPOSITION ENTRE LA POLITIQUE DE LA CHAISE VIDE E LES DISSENSIONS INTERNES
    1. Des contacts avec le Premier Ministre
    2. Des contacts avec une délégation de la SADC
    3. Des démissions

 

ÉDITORIAL: LA NOMINATION DU NOUVEAU PREMIER MINISTRE → UNE « ENTORSE » À L’ACCORD DU 31 DÉCEMBRE

 

1. LA DÉCLARATION DE LA CENCO

 

a. Le texte (extraits)

 

Le 20 avril, le Comité de suivi de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO), chargé des négociations politiques entre les acteurs politiques de la RDCongo, a publié une déclaration dans laquelle il affirme s’être penché sur l’état actuel de la mise en application de l’accord politique global et inclusif du Centre interdiocésain.

Selon cette déclaration, «il sied de rappeler que l’Accord de la Saint-Sylvestre a été motivé par la nécessité de trouver un consensus global sur la cogestion du pays après le 19 décembre 2016, date de la fin du deuxième et dernier mandat de l’actuel Chef de l’État. Signé le 31 décembre 2016, cet accord historique a l’avantage de contenir plusieurs acquis dont l’application ne nécessite pas un arrangement particulier, notamment:

  1. Le Chef de l’État ne briguera pas un troisième mandat;
  2. Le Président de la République reste cependant en fonction jusqu’à l’installation du nouveau Président élu;
  3. Les élections présidentielle, législatives et provinciales seront tenues avant fin décembre 2017;
  4. Aucune initiative de révision de la Constitution et de son changement sera consentie ni par voie référendaire ni par voie parlementaire pendant la période pré-électorale et électorale.

La mise en œuvre d’autres points de l’accord étant liée à la signature de l’Arrangement particulier qui en fixe les modalités d’application, il est urgent de hâter la signature du dit Arrangement.

– Dans son discours sur l’état de la Nation, le 5 avril 2017, le Chef de l’État s’est engagé à trouver une solution aux deux points de blocage de l’Arrangement particulier, à savoir : le mode de désignation et de nomination du Premier Ministre ainsi que la présidence du Conseil National de Suivi de l’Accord et du processus électoral (CNSA).

– Ledit Accord stipule que « le Gouvernement de la République est dirigé par le Premier Ministre présenté par l’Opposition politique non signataire de l’Accord du 18 octobre 2016 / Rassemblement et nommé par le Président de la République conformément à l’article 78 de la Constitution ». La CENCO déplore que les consultations entre le Chef de l’État et le Chef de délégation du Rassemblement aux négociations, au terme desquelles allait être nommé le Premier Ministre, n’aient pas eu lieu. Malgré tout, un Premier Ministre a été nommé. Ceci constitue une entorse à l’Accord de la Saint-Sylvestre et explique la persistance de la crise.

– Quant à la présidence du CNSA, le Président de la république, dans son discours susmentionné, « en appelle à l’accélération des tractations au sein de la classe politique en vue de la désignation (…) d’une personnalité consensuelle devant présider cette structure ». Force est de rappeler le contenu de l’Accord à ce sujet: « Le CNSA sera présidé par le Président du Conseil des Sages du Rassemblement ». En vue de surmonter le blocage sur ce point, la médiation de la CENCO avait proposé de concilier la lettre et l’esprit de l’Accord, c’est-à-dire que le Président du CNSA provienne du Rassemblement mais qu’il fasse l’objet d’un consensus.

– Sur ces deux questions, et sur celles restées pendantes, la CENCO considère que sortir du compromis politique convenu entre les partie prenantes serait violer l’Accord de la Saint-Sylvestre. Le consensus ayant été le mode de prise de décisions lors des négociations politiques, la CENCO encourage les acteurs politiques et sociaux à plus d’efforts et de concessions, afin de parvenir à une solution complète et rapide de la crise.

Aussi convient-il de souligner avec force que l’Accord du 31 décembre 2016 vise « l’organisation des élections au plus tard en décembre 2017 », en vue de l’alternance démocratique et pacifique».[1]

 

b. Les réactions

 

Dans leur déclaration, les Évêques de la CENCO ont été très clairs sur qui de Félix Tshisekedi ou de Joseph Olengankoy est légitime pour engager le Rassemblement. Ils considèrent que seul Félix Tshisekedi est légitime. Leur argument: Félix Tshisekedi était la seule personnalité qui conduisait la délégation du Rassemblement aux travaux des Négociations directes. Et son leadership n’a jamais souffert d’aucune contestation. À propos de Joseph Olenga Nkoy, les évêques ont affirmé que le leader des Fonus n’avait jamais revendiqué le leadership de la plateforme au cours des travaux. Logiquement sa liste ne devait pas être prise en compte, semble dire la CENCO.[2]

 

Le 22 avril, le président de l’Envol, Coordonateur aussi de l’Alternance pour la République (AR) et membre du Rassemblement de l’Opposition, Delly Sessanga, a affirmé que la déclaration des Evêques reflète la réalité des faits. Il a relevé que, pour avoir piloté les négociations directes entre le Rassemblement et les signataires de l’Accord de la Cité de l’Union Africaine, les évêques catholiques ont fait une lecture correcte et impartiale de l’esprit ainsi que de la lettre du compromis politique du 31 décembre 2016. Il a ajouté qu’ils sont bien placés pour donner une interprétation exacte de l’Accord du 31 décembre 2016.

Il a condamné l’attitude de certains «faucons» de la Majorité présidentielle qui remettent en cause le principe de la signature de l’Arrangement particulier comme un préalable à l’application dudit accord. «Cet accord n’a été conçu que pour être appliqué avec l’arrangement particulier. Comment peut-on rester dans l’accord et se dispenser de l’arrangement particulier? L’Accord est un tout et il n’est pas un kit où on va se saisir des éléments favorables et se débarrasser de tout ce qui vous contraint», a martelé Delly Sessanga. Pour le président de l’Envol, la nomination de Tshibala a violé l’accord et sorti le fonctionnement des institutions actuelles du compromis politique négocié et adopté par toutes les parties prenantes. Le chef de file de l’AR a tenu la Majorité et son «autorité morale» pour responsables de la persistance de la crise politique actuelle. Il a accusé la majorité au pouvoir de vouloir à tout prix contourner le compromis politique du 31 décembre 2016, qui interdit au Chef de l’Etat de postuler pour un troisième mandat et de modifier la Constitution, soit par voie référendaire, soit par voie parlementaire. Il a appelé la population à se mobiliser pour la tenue des élections présidentielle et législatives nationales au mois décembre 2017.[3]

 

Le 21 avril, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a qualifié la déclaration des évêques de point de vue d’un groupe privé: «C’est l’exercice normal des droits démocratiques d’un groupe privé, parce que dès le moment qu’ils ont remis les résultats de leur mission de bons offices à celui qui la leur avait confiée, la CENCO a cessé d’être chargée d’une mission institutionnelle, pour assumer une mission qu’ils ont eux-mêmes qualifiée de prophétique, c’est-à-dire un rôle d’un groupe privé dans la vie de la nation. Nous prenons acte tout simplement! Ça n’a aucun impact sur la vie des institutions, parce que la CENCO n’est plus en charge d’une médiation ou des bons offices quelconques, le président ayant repris ses compétences sur pied de l’article 69. Mais c’est un point de vue dont nous prenons acte. L’église catholique est un groupe privé, nous sommes un État laïc. À un moment donné, le chef de l’État, qui a des responsabilités constitutionnelles, leur avait donné une mission institutionnelle ponctuelle. À un moment donné, ils ont constaté eux-mêmes qu’ils ont rempli une partie de cette mission, mais pour le reste ils n’ont pas pu mettre les gens d’accord. Ils ont remis leur mandat et le président a décidé de résoudre la partie du problème qu’ils n’ont pas résolu, c’est ça qui compte pour le pays. Le reste, ce sont des points de vue. Il y a autant de points de vue qu’il y a d’acteurs privés dans ce pays. Je ne vois pas pourquoi nous devons considérer leur déclaration comme un événement institutionnel. Ce n’est pas institutionnel. C’est un point de vue privé».[4]

 

Le 22 avril, en réagissant à la déclaration des évêques catholiques, le bureau politique de la Majorité présidentielle(MP) a recommandé à la CENCO de la retenue.

Le porte-parole de la MP, André-Alain Atundu, a déclaré que, «plutôt que d’entrainer les institutions dans une mauvaise querelle avec une structure somme toute privée, dont les propos, les déclarations et les décisions n’ont ni autorité, ni valeur normative, ni force contraignante, le bureau politique recommande à la CENCO de la retenue et de laisser à César ce qui est à César, pour éviter une confusion regrettable sur le caractère laïc de la RDC».

La MP a rappelé que, lors du dépôt du rapport final au Président Joseph Kabila, les évêques de la CENCO avaient vivement exhorté le Chef de l’Etat à trouver une solution adéquate à la question de la nomination du Premier ministre, en sa qualité de Garant de la nation. La MP a estimé que cette prise de position de la CENCO est une concurrence déloyale vis-à-vis du Président de la République. Selon André-Alain Atundu, «la posture institutionnelle de la CENCO dans cette interprétation curieuse de la situation politique de notre pays apparait comme une attitude de concurrence déloyale vis-à-vis de l’institution Président de la République qui a agi avec la diligence nécessaire, conformément aux exigences de sa conscience républicaine et aux impératifs de son devoir constitutionnel de garant de la Nation et du bon fonctionnement, des Institutions. Force est de constater que cette déclaration de la CENCO ne sort pas de la logique furieuse de ses déclarations antérieures concernant la situation politique en RDC en général et la position du Président Joseph Kabila en particulier».[5]

 

Le 22 avril, le Président National du Parti Travailliste et Chef de file de la Nouvelle Classe Politique et Sociale, Steve Mbikayi, a affirmé que, par cette déclaration, «la CENCO a cessé d’être l’église au milieu du village et a pris faits et causes pour le Rassemblement». Il a en outre souligné que, «si elle se veut médiatrice, la CENCO ne peut pas porter la vareuse d’une des équipes adverses». Pour Steve Mbikayi, la Conférence Episcopale Nationale du Congo n’a pas qualité de dire que telle aile du Rassemblement est plus légitime que l’autre: «Les plateformes politiques sont des formations qui, pratiquement, ne sont pas légales, parce qu’elles ne sont pas enregistrées. Alors, s’il y a aujourd’hui deux ailes du Rassemblement, sur base de quoi on va dire que c’est cette aile qui est plus légitime que l’autre pour présenter le Premier Ministre?». Selon Steve Mbikayi, «si on pouvait arriver un jour à signer l’arrangement particulier, il faudrait que cela se fasse autour d’un organe neutre, car la CENCO a montré ses limite».

En ce qui concerne les priorités quant à la mise en œuvre de l’accord de la saint-sylvestre, Steve Mbikayi pense qu’après la nomination du Premier-ministre, l’urgence reste la formation du gouvernement qui doit financer la CENI en vue de l’organisation des élections en République Démocratique du Congo. A lui de rappeler que le dialogue n’était pas organisé pour le partage du pouvoir, mais plutôt pour se mettre d’accord en ce qui concerne le processus électoral.[6]

 

Le 22 avril, le Conseil des Représentants de l’Entente Inter Provinciale (E.I.P), représentant les communautés de base réunies au sein des Associations socio culturelles de la RDCongo, et

ayant suivi avec attention la déclaration des Evêques catholiques, relèvent ce qui suit: «1. Les communautés de base constatent qu’ayant reçu a deux reprises le mandat du Chef de l’Etat, Joseph Kabila, afin d’obtenir l’inclusivité de la classe politique congolaise au dialogue, la CENCO, après âpres négociations s’est dessaisie du dossier et a remis les conclusions partielles au Chef de l’Etat, en dénonçant l’égoïsme de la classe politique congolaise au mépris de l’intérêt général … 3. Les communautés de base rappellent que la CENCO n’ayant pas obtenu l’inclusivité exigée par le Chef de l’Etat et n’ayant pas atteint l’objectif de la désignation du Premier ministre et du Président du Comité National de Suivi de l’Accord, il revenait alors au Garant de la Nation de prendre ses responsabilités conformément à la Constitution.

  1. Les communautés de base se réjouissent de la nomination constitutionnelle du Premier Ministre Bruno Tshibala Nzenze, issu du Rassemblement et attendent la formation du Gouvernement d’Union Nationale, pour qu’il s’occupe du social des Congolais et de l’organisation des élections, deux missions essentielles lui confiées par le Président de la République.
  2. Les communautés de base sont étonnées et désagréablement surprises de constater que les Evêques s’érigent en Comité de suivi et reviennent sur l’implication de la Communauté Internationale, alors que la mission des bons offices a été essentiellement congolaise. 6. De ce fait la CENCO semble remettre en cause les efforts fournis par le Président de la République et énoncés dans son discours à la Nation devant les deux chambres réunies en Congrès.
  3. Les communautés de base voudraient rappeler aux Evêques que la RDCongo est un Etat laïc et qu’à ce titre l’implication de toutes les couches sociales de notre pays au processus sociopolitique est un devoir citoyen. Point n’est besoin de faire renaître dans le Chef des Congolais le sentiment de division.
  4. Les communautés de base invitent ardemment:

Le Chef de l’Etat à aller à l’essentiel pour la paix et la cohésion sociale dans notre pays; – Le Peuple congolais à faire confiance au Chef de l’Etat, à la retenue et au sentiment d’unité nationale, afin de participer au processus politique engagé vers les élections crédibles et apaisées que nous souhaitons tous de nos vœux».[7]

 

Le 23 avril, José Makila, président du parti politique l’Alliance des travaillistes pour le développement (ATD) et vice-premier ministre en charge des Transports, a affirmé que la déclaration des évêques de la CENCO, selon laquelle la nomination du Premier ministre Bruno Tshibala «est une entorse à l’accord du 31 décembre», est une distraction. Pour justifier son point de vue, José Makila a affirmé que «le chef de l’Etat a respecté l’accord. Le Premier Ministre nommé est issu du Rassemblement, de surcroit le porte-parole du Rassemblement. Le Rassemblement comme structure, comme regroupement politique n’avait que deux animateurs: le président du conseil des sages et le porte-parole».[8]

 

Le 24 avril, le Bureau politique de la Majorité Présidentielle s’est insurgé contre ce que son porte parole da défini comme une dérive des évêques qui ont démontré clairement leur penchant.

La famille politique du chef de l’État considère que la Conférence Episcopale Nationale du Congo, en prenant faits et causes pour un camp politique, s’est disqualifiée elle-même pour prétendre incarner encore la confiance indispensable de toutes les parties prenantes à son égard.

Le constat est patent: «La déclaration des évêques reprend textuellement une interprétation erronée développée par une partie aux Négociations lors des échanges directs du Centre interdiocésain en l’occurrence, le Rassemblement aile Limete».

En outre, la MP regrette la méconnaissance intentionnelle par la CENCO des dissensions réelles apparues au sein du Rassemblement. A en croire Alain André Atundu Liongo, ce sont ces dissensions qui constituent la véritable pierre de blocage du processus du dialogue à l’étape actuelle. Étonnant que les prélats se taisent refusant d’évoquer le nœud du problème, se plaint le camp présidentiel. Le Bureau politique de la MP soutient que la sortie médiatique des évêques trahit le caractère manifestement partisan de leur démarche. «Qu’aucun grief ne soit retenu à la charge du Rassemblement, regroupement politique notoirement connu comme étant à la base de l’échec de sa mission de bons offices, ceci explique cela», tranche Atundu Liongo.

A cela, il faut ajouter leur silence sur la détermination du président Joseph Kabila a mettre en œuvre l’Accord du 31 décembre 2016 dans son intégralité. A la Majorité, l’attitude de la CENCO frise la complicité. Ses principaux ténors souhaitent donc que «la CENCO respecte l’obligation de réserve» qui incombe aux confessions religieuses sur les questions d’ordre politique.[9]

 

Le 24 avril, d’un ton très ferme, le Rassemblement / aile Kasavubu a dénoncé la déclaration des évêques catholiques qu’il juge incendiaire. Le camp Olengha Nkoy pense que l’église catholique a affiché clairement une position partisane. Il s’étonne de cette dérive des prélats catholiques et rappelle à l’opinion que l’interlocuteur du chef de l’État, n’est pas Félix Tshisekedi, ancien chef de la délégation du Rassemblement aux travaux du centre interdiocésain, mais plutôt Joseph Olengha Nkoy, le président du Conseil des sages du Rassemblement. Au lieu d’être l’église au milieu du village, l’aile Kasavubu pense que la CENCO s’est transformée en parti politique allié à certaines personnes pour lesquelles elle prend désormais fait et cause. D’ailleurs, cette faction dissidente du Rassemblement affirme que l’objectif final c’est l’organisation des élections et crie haut et fort que le premier ministre, Bruno Tshibala et son gouvernement vont les organiser les élections. Ainsi, les têtes d’affiche de cette méga plateforme appellent les évêques à reconsidérer leur position conflictogène, de nature à faire perdre à la République le temps précieux pour l’organisation des élections.[10]

 

Le 24 avril, les représentants des confessions religieuses, parmi lesquelles l’Église du Christ au Congo, la communauté islamique, l’Eglise kimbanguiste, l’Armée du Salut, l’Eglise de Réveil, l’Eglise orthodoxe et l’Union des églises indépendantes du Congo, ont invité tous les acteurs politiques à rejoindre le Premier ministre nommé, Bruno Tshibala, en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale. Dans un communiqué conjoint, «les chefs des confessions religieuses exhortent les acteurs politiques et sociaux, toutes tendances confondues, au dépassement de soi et à se mettre autour de Monsieur Bruno Tshibala Nzenzhe, nommé Premier ministre chef du gouvernement par le chef de l’Etat, après plusieurs mois d’atermoiements de la classe politique pour former le gouvernement d’union nationale devant rapidement amener le peuple congolais aux élections». Les responsables religieux ont également insisté sur la nécessité de la finalisation de l’Arrangement particulier pour la mise en place du Conseil national de suivi de l’accord et du processus électoral (CNSA).[11]

 

Le 25 avril, les partis et plateformes politiques du Rassemblement/Kasa-vubu ont tenu un meeting à la Foire internationale de Kinshasa (Fikin), pour apporter leur soutien au nouveau Premier Ministre Bruno Tshibala et pour protester contre la déclaration de la CENCO. Des centaines des partisans de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) ont participé à cette rencontre.

Un des communicateurs de Bruno Tshibala, Patrick Mutombo, a déclaré que, «avec une vocation de salut d’âme, donc ecclésiastique, la CENCO doit rester une église au milieu du village».

Selon Gilbert Cibangu, représentant du Premier ministre à cette manifestation, «les propos de la CENCO insinuent une partialité pouvant conduire à une implosion sociale et pourtant, après la nomination du premier Ministre Bruno Tshibala, notre peuple attend en priorité l’organisation des élections, un minimum du social pour garantir la paix». Ce Professeur congolais a réaffirmé l’engagement de Bruno Tshibala à conduire le peuple vers «l’organisation des élections crédible, démocratique, transparente et apaisée afin que la population RD Congolaise vive historiquement l’alternance pacifique, c’est à dire la remise et reprise entre l’ancien président et le nouvel élu».

Aussi a-t-il enfin demandé à la population congolaise en général et à la jeunesse en particulier, de «ne plus suivre les troubles faites qui veulent organiser des journées villes mortes sans lendemain meilleur et des marches soit disant pacifiques, pour des intérêts égoïstes en voulant accorder un soutien aveugle à un individu ou groupe d’individus».[12]

 

 

2. LE RASSEMBLEMENT DE L’OPPOSITION ENTRE LA POLITIQUE DE LA CHAISE VIDE E LES DISSENSIONS INTERNES

 

a. Des contacts avec le Premier Ministre

 

Le 16 avril, devant les cadres et membres du comité de sages du Rassemblement Kasabuvu, Joseph Olengha Nkoy a appelé l’aile Limete à unir les efforts dans le cadre du futur gouvernement, pour relever le défi électoral, social et sécuritaire. Le président des Forces Novatrices de l’Union Sacrée (FONUS) et leader de cette aile pense que tout doit être mis en œuvre, pour réussir ce pari: «Plus question de disputes inutiles et de dissensions. Je lance un appel à mes frères du Rassemblement. Que ceux qui hésitent encore, reviennent à la raison».[13]

 

Le 19 avril, des cadres du Rassemblement dirigé par Félix Tshisekedi ont rencontré, dans la nuit, le nouveau Premier Ministre Bruno Tshibala. Il s’agit du Député National, Président de l’Envol et Président de l’Alternance pour la République (AR), Delly Sesanga, et de Jean-Pierre Lisanga Bonganga, membre de la Coalition des Alliés de Etienne Tshisekedi (CAT). Ces derniers ont été reçus tour à tour après Vital Kamerhe, Ndeko Basile, Roger Lumbala et quelques jeunes qui se sont présentés comme membres de l’Udps. À en croire certaines sources, les discussions entre Delly Sesanga et Bruno Tshibala ont gravité autour de sa participation au Gouvernement Tshibala.

Pour certains, si pour Lisanga Bonganga on peut facilement digérer cette situation à cause de «son caractère versatile» dans l’opposition, tel ne peut être le cas pour le Président de l’AR qui s’est souvent distingué à travers son caractère d’homme constant. On a signalé également que celui-ci serait prêt à intégrer l’équipe de Bruno Tshibala si ses revendications trouvent satisfaction.[14]

 

Le 20 avril, Delly Sesanga a démenti les informations circulant sur sa rencontre, dans la nuit du 19 au 20 avril, avec le nouveau Premier ministre Bruno Tshibala.[15]

 

Le 20 avril, un proche du Premier ministre Bruno Tshibala a confirmé des tractations « dans les coulisses », avec le Rassemblement / aile Félix Tshisekedi pour son intégration dans le prochain gouvernement. Selon cette source, «on peut déjà affirmer que plusieurs cadre de Limete [Rassemblement aile Félix Tshisekedi] feront partie du prochain gouvernement».

Le député Martin Fayulu s’offusque de cette question, tout en réaffirmant qu’à ce jour, le Rassemblement, dont il fait partie, n’a pas changé de position à ce sujet: «Au niveau du Rassemblement on n’a pas pris une telle décision. Ne vous fiez pas aux bruits de couloir. Le Rassemblement annonce toujours ses décisions à travers un communiqué».[16]

 

Le 20 avril, le premier ministre Bruno Tshibala a rencontré le président du parti politique Congo Na Biso (CNB), Freddy Matungulu. Les deux personnalités ont parlé de la crise économique et politique, ainsi que de la mise en œuvre harmonieuse de l’accord du 31 décembre.

Freddy Matungulu a précisé qu’il a rencontré le premier ministre en tant qu’expert économique et non pas en tant que membre du Rassemblement: «Je n’ai pas parlé au nom du Rassemblement, dont je ne suis ni le président, ni même le porte-parole. J’étais reçu en tant que Congolais et j’ai donné mes idées sur le plan économique notamment». Le président de Congo Na biso a souligné qu’il n’était pas question de sa participation au prochain gouvernement: «Les consultations du Premier ministre sont terminées depuis au moins deux jours et cette rencontre ne doit pas être placée dans le lot de ces consultations. Il n’était donc pas possible parler de mon appartenance à une quelconque équipe gouvernementale».

Toutefois, d’après le service de communication de la primature, cet échange entre dans le cadre des consultations entamées par Bruno Tshibala, en vue de former son équipe gouvernementale et Freddy Matungulu est pressenti pour occuper le poste de ministre de Budget qui, selon l’Accord de la Saint-Sylvestre, revient au Rassemblement.

Le président de Congo Na Biso avait rejoint le Rassemblement piloté par Félix Tshisekedi. Mais tout au début de la scission de cette plateforme, il était aux côtés du duo Olenga Nkoy-Tshibala. Il était finalement revenu à son premier choix. Membre du Rassemblement aile Felix Tshisekedi qui conteste la nomination de Bruno Tshibala, Freddy Matungulu avait déjà suspendu, il y a quelques jours, le secrétaire général de son parti Congo Na Biso, pour avoir déclaré la disponibilité de ce parti à participer au gouvernement Tshibala en cas de sollicitation.

L’hémorragie des cadres se poursuit au Rassemblement/ Limete. Après Mubake et Kita, c’est le tour de Matungulu de couper définitivement le pont avec Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi, en allant rencontrer un premier ministre qui, selon ces deux derniers, n’a pas été nommé conformément à l’Accord de la CENCO.[17]

 

Le 20 avril, dans une interview, le président de l’Engagement Citoyen pour le Développement (ECIDE) et nouveau porte-parole du Rassemblement, Martin Fayulu, a récusé l’appartenance de Freddy Matungulu au Rassemblement: «On n’est pas membre du Rassemblement en tant qu’individu. On est membre du Rassemblement par sa structure politique et Freddy Matungulu a été exclu de la Dynamique de l’Opposition». Martin Fayulu a par ailleurs estimé que le gouvernement Bruno Tshibala sera illégitime et qu’il ne mènera pas le peuple congolais aux élections: «Bruno Tshibala ne recevra en aucun cas la bénédiction de la communauté internationale étant donné que son gouvernement est illégitime. Bruno Tshibala sera incapable d’amener les Congolais aux élections, car il est une marionnette qu’on utilise. Le camp Felix Tshisekedi n’accordera jamais la légitimité au camp Olenghankoy, car il s’est exclu du Rassemblement». S’agissant des actions prévues du 10 au 24 avril par le Rassemblement/aile Tshisekedi, Fayulu a justifié l’inaction par l’appel de la communauté internationale à la retenue: «la communauté internationale nous a demandé de lui accorder une autre chance pour essayer d’obtenir l’application de l’accord de façon pacifique». Martin Fayulu a néanmoins promis des «nouvelles actions» du Rassemblement «si la situation persiste».[18]

 

b. Des contacts avec une délégation de la SADC

 

Le 20 avril, à Kinshasa, dans le cadre d’une série de consultations pour aider la RDCongo à sortir de l’actuelle crise politique, une délégation de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) a invité les deux branches du Rassemblement à se présenter au Kempisky Hôtel: le Rassemblement/Limete conduit par Félix Tshisekedi et le Rassemblement Kasavubu dirigé par Joseph Olenga Nkoy.

Mais la tension était palpable entre le camp de Félix Tshisekedi et celui derrière Olenga Nkoy.

Insultant, estime pour sa part Félix Tshisekedi, président de l’une de l’aile du Rassemblement, furieux d’avoir été invité en même temps que le camp qu’il considère illégitime. Et du coup, il s’est avéré impossible de voir les deux frères d’hier se retrouver autour d’une même table. Pour le Rassemblement de Limete, toute consultation doit être menée conformément à l’Accord du 31 décembre. C’est pour cela qu’on devrait prendre en considération seulement le Rassemblement dont le chef de file est Félix Tshisekedi, qui a conduit la délégation du Rassemblement aux Négociations directes de la CENCO.

Les tentatives des émissaires de la SADC, pour ramener les deux branches du Rassemblement autour d’une même table, n’ont pas abouties, bien que le camp Olenga Nkoy n’y voyait aucun inconvénient. Au final, un seul Rassemblement, celui de Kasavubu, conduit par Olenga Nkoy, va se retrouver en face des envoyés spéciaux de la SADC. Quant à ceux de Limete, ils ont dit rester ouverts à recevoir la délégation de la SADC mais conformément à l’Accord de la CENCO. En effet, ils ont fini par rencontrer les délégués de la SADC en fin de journée.[19]

 

Le 21 avril, après s’être entretenue avec des représentants de la Majorité Présidentielle, la SADC a aussi invité deux délégations du Rassemblement de l’Opposition: celle de Félix Tshisekedi et celle de Joseph Olenghankoy. Et comme il fallait s’y attendre, le Rassemblement de Limete a mal digéré cette co-invitation. Alors que Joseph Olenghankoy était reçu avec sa délégation, l’aile de Félix Tshisekedi a d’abord annoncé qu’elle ne participerait pas à cette rencontre.

«Nous avons approché l’ambassadeur de la Tanzanie et lui avons rappelé que la Résolution 2348 oblige le strict respect de l’accord du 31 décembre 2016. Or ce dernier comporte la liste des parties signataires où ne figure qu’un seul Rassemblement, dont l’unique chef de délégation a été monsieur Félix Tshisekedi du début à la fin des travaux. Nous ne pouvions donc pas cautionner des démarches visant l’application de l’accord qui dès le départ violent ce dernier, en ajoutant des composantes non signataires comme par exemple un deuxième Rassemblement qui est la fabrication de Kabila», expliquait Jean-Bertrand Ewanga, Secrétaire général de l’Alliance pour la République (AR). Selon ce cadre de la plateforme qui soutient Moïse Katumbi, il était donc hors de question que son Rassemblement ne rencontre la délégation de la SADC au même moment que celui des dissidents. «Nous lui avons même signifié que c’est pour cette raison que nous avions rejeté les invitations de Kabila qui violaient la lettre et l’esprit de l’accord par la création d’une composante qui n’existe nulle part dans le texte signé. Nous lui avons donc présenté nos excuses, car il était pour nous hors de question d’être reçus avec ces gens-là», a-t-il ajouté.[20]

 

Le 21 avril, la délégation de la SADC a reçu la délégation du Rassemblement Courant Tshisekediste conduite par son chef de file, Jean-Pierre Lisanga Bonganga. Au menu des entretiens, la situation politique au pays et explorer les voies de sortie de crise.

A cette occasion, les ministres des Affaires étrangères de la SADC ont voulu comprendre les raisons à la base du déchirement du Rassemblement de l’Opposition. A en croire Jean-Pierre Lisanga Bonganga, ils se sont rendus compte qu’il y a aujourd’hui trois branches du Rassemblement (le Rassemblement Katumbiste conduit par Félix Tshisekedi et Pierre Lumbi, le Rassemblement Kasavubu dirigé par Joseph Olenga Nkoyi, et le Rassemblement Tshisekediste incarné par Lisanga). L’opposant a expliqué aux émissaires de la région d’Afrique australe que c’est la mort du leader charismatique qui a provoqué cette situation.

Par ailleurs, le leader du Courant Tshisekdiste, Lisanga Bonganga a rappelé aux délégués de la Troïka de la SADC que l’urgence aujourd’hui, c’est la signature de l’arrangement particulier pour permettre la bonne mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre 2016. Ainsi, il leur a annoncé avoir déjà saisi officiellement le chef de l’État lui demandant de s’impliquer personnellement, en tant que garant de la nation, pour faciliter la signature de l’arrangement particulier. Commentant l’incident provoqué, selon lui, par l’aile Katumbiste qui avait, dans un premier temps, refusé de s’entretenir avec les délégués de la Troika de la SADC avant de revenir à la raison, Lisanga Bonganga a désapprouvé cette attitude.[21]

 

Le 21 avril, la coalition dirigée par le duo Félix Tshisekedi et Pierre Lumbi a enfin accepté de rencontrer les délégués de la SADC en fin de journée. «Nous sommes entre le marteau et l’enclume» , justifiera Martin Fayulu, président de l’Ecide et cadre du Rassemblement qui a pris part à cette rencontre. «D’un côté la Communauté internationale qui nous demande de lui laisser une chance pour obtenir pacifiquement l’application de l’accord, de l’autre, la population qui en a marre… vous comprenez bien que c’est une situation délicate», explique-t-il.[22]

 

Selon l’un des communicateurs du Rassemblement, Christophe Lutundula, les ministres des affaires étrangères composant la délégation de la SADEC ont dit qu’ils avait bien compris qu’il n’y a qu’un seul Rassemblement, dont le leadership est assuré par Félix Tshisekedi. Outre cette reconnaissance acquise, Christophe Lutundula a laissé entendre qu’au cours de cette rencontre, la délégation du Rassemblement a insisté sur la nécessité d’appliquer intégralement l’accord de la Saint Sylvestre. «On ne peut pas appliquer l’accord par un saucissonnage qui ferait une sélection de tel ou tel aspect qui arrange le président Kabila et ses partisans», a-t-il pour sa part martelé.

Christophe Lutundula a affirmé avoir remarqué une convergence de vue entre le Rassemblement et le SADC quant à la tenue des élections en 2017: «La délégation de la SADC nous a rassurés qu’il ne sera plus question d’accepter un quelconque report des élections. Celles-ci doivent se tenir comme convenu dans l’accord».[23]

 

c. Des démissions

 

Le 20 avril, le président de la ligue des jeunes du parti Envol du député Delly Sesanga, José Kadima, a annoncé d’avoir démissionné de ses fonctions au début de cette semaine. Il serait dans l’équipe de communication du nouveau Premier ministre Bruno Tshibala. José Kadima a dirigé, pendant une période, la jeunesse du Rassemblement au nom de son parti, dont le président Delly Sesanga soutient la candidature de Moise Katumbi à la prochaine présidentielle.[24]

 

Laurent Otshumbe a démissionné de ses fonctions du président de la ligue des jeunes de l’Engagement pour la citoyenneté et le développement (Ecidé), parti politique du député national Martin Fayulu. Il a précisé avoir quitté à cause de ce qu’il qualifie de «prise en otage du parti et du Rassemblement aile Felix par le camp Katumbi».

«C’est pour des raisons personnelles d’abord. Notre parti est membre de la Dynamique de l’opposition et membre également du Rassemblement. Étant donné que le choix prédéfini qui oriente aujourd’hui l’action politique du Rassemblement me semble incompatible avec mes convictions personnelles, j’ai donc opté de me retirer, pour ne pas gêner mes convictions personnelles» a-t-il dit. «Je n’ai pas démissionné pour entrer au gouvernement, j’ai démissionné parce que je pense que nous sommes pris en otage par les mêmes « kabilistes » que nous combattons. Nous remettons en cause la restructuration au sein du Rassemblement, car elle n’était pas opportune. Il fallait se focaliser sur l’alternance politique. Donner aujourd’hui la présidence du conseil des sages du Rassemblement à Pierre Lumbi ne me rend pas heureux. D’ailleurs dans les prochains jours si le Rassemblement ne prend pas garde, d’autres jeunes vont encore quitter, les choses seront plus graves que ça», a déclaré Laurent Otshumbe, en ajoutant en outre que le choix de Pierre Lumbi comme président du conseil des sages du Rassemblement «énerve».

Plusieurs autres jeunes du Rassemblement sont en tractation avec le nouveau Premier ministre pour une probable participation au gouvernement, renseignent certaines sources.[25]

 

Le 21 avril, Sam Kabongo, secrétaire national adjoint de l’ENVOL, parti de Delly Sessanga, a annoncé d’avoir démissionné de ses fonctions. Il a ajouté avoir également quitté le parti de Delly Sesanga pour contester, sans donner plus de détail, la ligne actuelle du parti et ses prises de position face aux enjeux de l’heure. Sam kabongo a cependant dit soutenir la restructuration opérée au sein du Rassemblement: «Je suis pour la restructuration qui a été faite, le problème c’est au niveau de mon parti».[26]

[1] Cf La Prospérité – Kinshasa, 23.04.’17 http://www.laprosperiteonline.net/affi_article.php?id=13536

La Tempête des Tropiques – 7sur.cd, 24.04.’17 http://7sur7.cd/new/2017/04/apres-tout-ce-qui-a-ete-dit-sur-lirrespect-de-laccord-la-cenco-provoque-des-vagues-a-la-nouvelle-majorite/

[2] Cf Alphonse Muderhwa – 7sur7.cd, 21.04.’17

[3] Cf Eric Wemba – Le Phare – Kinshasa, 24.04.’17

[4] Cf Stanys Bujakera – Actualité.cd, 21.04.’17

[5] Cf Radio Okapi, 22.04.’17

[6] Cf Kevin Inana – La Prosperité, via congosynthèse.com, 24.04.’17

[7] Cf Forum des As – Kinshasa, 24,04,’17   http://www.forumdesas.org/spip.php?article11310

[8] Cf Radio Okapi, 23.04.’17

[9] Cf Alphonse Muderhwa – 7sur7.cd, 24.04.’17

[10] Cf Alphonse Muderhwa – 7sur7.cd, 24.04.’17

[11] Cf Will Cleas Nlemvo – Actualité.cd, 25.04.’17

[12] Cf Stanys Bujakera – Actualité.cd, 25.04.’17; Politico.cd, 25.04.’17

[13] Cf Alphonse Muderhwa – 7sur7.cd, 17.04.’17

[14] Cf Jeff Kaleb Hobiang – 7sur7.cd, 20.04.’17

[15] Cf Stanys Bujakera – Actualité.cd, 20.04.’17

[16] Cf Politico.cd, 20.04.’17

[17] Cf Radio Okapi, 20.04.’17; Stanys Bujakera – Actualité.cd, 20.04.’17; Zabulon Kafubu – 7sur7.cd, 20.04.’17

[18] Cf Rachel Kitsita – Actualité.cd, 21.04.’17

[19] Cf Élysée Odia – 7sur7.cd, 20.04.’17

[20] Cf Politico.cd, 21.04.’17

[21] Cf Alphonse Muderhwa – 7sur7.cd, 22.04.’17

[22] Cf Politico.cd, 21.04.’17

[23] Cf Politico.cd, 24.04.’17

[24] Cf Stanys Bujakera – Actualité.cd, 20.04.’17

[25] Cf Stanys Bujakera Tshiamala et Prisca Gangu (Stagiaire IFASIC) – Actualité.cd, 20.04.’17

[26] Cf Stanys Bujakera – Actualité.cd, 21.04.’17