François Hollande en Afrique : chapeau, l’équilibriste !

Jolpress – le 13 octobre 2012

 

Le séjour africain du président de la République française s’est basé surl’équilibrisme, atout maître d’un certain François Mitterrand, contrebalançant les acquis démocratiques et les abus aristocratiques, bonne et mauvaise gouvernances, poignées de main chaleureuse à Dakar et froide à Kinshasa. François Hollande a-t-il su négocier la rupture avec ses prédécesseurs, s’agissant de laFrançafrique, d’autant plus qu’il a déjà été critiqué pour avoir reçu à l’Élysée les partisans du statu quo[1] et prévu d’être reçu par un Joseph Kabila dont la réélection est en proie à l’illégitimité ?

L’autre discours de Dakar

 

François Hollande et Macky Sall, président de la République du Sénégal – Photo présidence de la République française.

 

« Je vais en Afrique pour porter un message, celui de la France, aux Africains. Un message de confiance en leur avenir, de solidarité en faveur de leur développement, un message de d’amitié car nous avons besoin d’une Afrique dynamique », a déclaréFrançois Hollande lors d’une conférence avec Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies, au palais de l’Élysée. Le président français a précisé sa vision de futures relations entre la France et l’Afrique : « Je ne viens pas faire un discours pour effacer un précédent, je viens […] pour écrire avec l’Afrique une nouvelle page »[2]. Ainsi, le ton était-il donné. Contrairement au discours de Dakar ayant été prononcé cinq années plutôt à l’université Cheikh Anta Diop par son prédécesseur Nicolas SarkozyFrançois Hollande a orienté le débat sur le plan politique. La nouvelle page des relations franco-africaines serait axée sur la transparence, le respect mutuel et les valeurs humanistes.

La solidarité française tiendra compte de la bonne gouvernance. Dans cette optique, la France consacrera 10 % des taxes financières perçues en Europe au développement de l’environnement et à la lutte contre les pandémies qui sévissent en Afrique. Les futures relations se feront dans l’égalité et la franchise, les relations économiques deviendront davantage équitables et les clauses secrètes dans les accords militaires seront supprimées. Enfin, dans le cadre de la Francophonie, l’octroi des visas sera simplifié pour les étudiants et les artistes. Le temps de la Françafrique est donc révolu, d’autant plus qu’« aucun enjeu planétaire ne pourra se faire sans l’Afrique ». Fini donc « le temps des émissaires, des intermédiaires [emmenés dans les] bagages ou des passe-droits », a rappelé le président français au Parlement sénégalais. Mais l’avenir commun nécessite que l’on puisse « tout [se] dire sans ingérence, mais avec exigence ». À cet effet, Kinshasa servirait de plate-forme idéale.

Le sommet de la Francophonie

Pays francophone le plus important au monde après la France, laRépublique Démocratique du Congo a été, du 13 au 14 octobre 2012, le quatorzième hôte du Sommet de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF).

 

François Hollande et Joseph Kabila, président de la République Démocratique du Congo.

 

« Je dirai à Kinshasa ce que je dis partout et ici, en France. Je n’ai pas plusieurs langages. Je n’ai pas plusieurs manières de parler, selon mes interlocuteurs. »[3] Ainsi François Hollande a-t-il non seulement prévenu les autorités congolaises, mais surtout assumé ses déclarations faites à Paris en présence de Ban Ki-moon, selon lesquelles « la situation est tout à fait inacceptable sur le plan des droits, de la démocratie, et de la reconnaissance de l’opposition en République Démocratique du Congo ». Et, comme par hasard, un député de l’opposition ayant soi-disant disparu, Eugène Diomi Ndongala, a réapparu en piteux état vingt-quatre heures avant l’arrivée du président français à Kinshasa.

« J’aurais l’occasion de m’en entretenir avec le président Kabila. Les temps ont changé, la France est maintenant désireuse à la fois de respecter tous ses interlocuteurs, mais aussi de leur dire la vérité […]. J’ai souhaité aussi avoir un entretien avec l’opposition, le principal parti, j’allais dire le principal opposant historique [Étienne Tshisekedi, ndlr]. Je le verrai, j’en verrai d’autres, lesorganisations non gouvernementales, non pas pour m’ingérer, je ne suis pas là pour être l’arbitre, le juge, ce n’est pas ce que l’on demande à la France et ce n’est pas ce que la France veut faire. »[4]

Au-delà du fait de dire sa reconnaissance « aux Africains qui parlent le français »François Hollande a vivement dénoncé l’agression de la République Démocratique du Congo par quelques-uns de ses voisins, notamment ceux de l’Est. Il a affirmé, de facto,l’intangibilité des frontières héritées de la décolonisation. L’opposition congolaise – qui pourtant était réticente, dans sa grande majorité, à la participation du président de la République française au Sommet de Kinshasa – a apprécié la préoccupation de la France à propos des questions liées aux droits de l’Homme, à la démocratie et à la situation sécuritaire dans la partie orientale.

 

Gaspard-Hubert Lonsi Koko, Robert Kongo et Dario Maleme, lors d’une séance de travail avec la cellule diplomatique de l’Élysée.

 

En marge du sommet de la Francophonie, répondant aux questions des journalistes en présence du président Joseph KabilaFrançois Hollande a souligné que « parler le français, c’est aussi parler les droits de l’Homme ». Au palais du Peuple[5], devant ses paires francophones, et après avoir témoigné du soutien de la France au peuple congolais, le président de la République française a mis l’accent sur ladémocratie, les droits de l’Homme, le pluralisme, le respect de la liberté d’expression et l’affirmation que tout être humain doit pouvoir choisir ses dirigeants. Ainsi la démocratie est-elle « un droit et, pour ceux qui sont à la tête des États, un devoir ». C’est parce que le peuple congolais aspire « à la paix, à la sécurité, à la démocratie », que François Hollande a de nouveau condamné « lesagressions extérieures » déstabilisant le Nord-Kivu et affirmé que les frontières de ce pays étaient « intangibles ». Il a aussi plaidé en faveur de l’élargissement du mandat de la Monusco[6] afin que la force onusienne puisse contribuer à la pacification de la région du Kivu, aux côtés des FARDC[7], écartant de factol’hypothèse de la mise en place d’une force neutre voulue par les pays des Grands Lacs. Ainsi la France socialiste s’est-elle démarquée des positions de Nicolas Sarkozy relatives au partage des richesses congolaises avec le Rwanda.

L’entretien du président français avec son homologue congolais a porté, entre autres, sur la situation des libertés et la précarité des défenseurs des droits de l’Homme, victimes de harcèlement policier, judiciaire. Quant aux cinq personnalités issues de quatre groupes parlementaires de l’opposition siégeant à l’Assemblée nationale congolaise, elles ont demandé à François Hollande « un renforcement de la démocratie et des libertés en République Démocratique du Congo ».

En tout cas, l’équilibrisme mitterrandien a été habilement mis à profit par le septième président de la Ve République française pour concilier à la fois la sauvegarde des intérêts français ainsi que la défense des droits fondamentaux, des libertés essentielles et de la démocratie. Il a également été le porte-parole des Congolais de l’étranger, dont les préoccupations ont été judicieusement relayées par les Congolais de France.

L’innovation au profit de l’immobilisme[8]

« Néanmoins, chaque fois que je reçois un chef d’État africain, d’une autre origine, ou d’un autre continent, chaque fois je leur parle de la situation dans leurs pays, non pas pour m’immiscer, non pas pour m’ingérer, mais parce que je leur dois cette franchise. »[9] Les différentes prestations montrent, par le biais de son président, la détermination[10] de la France à envisager autrement les futurs rapports avec ses partenaires d’Afrique. De plus, le souhait des peuples africains, c’est que l’innovation supplante l’immobilisme dans les rapports entre la France et l’Afrique.

Mais les temps changeront-ils réellement ? La France sera-t-elle désormais « désireuse à la fois de respecter tous ses interlocuteurs, mais aussi de leur dire la vérité des droits fondamentaux, des libertés essentielles et de la démocratie » ? Les relations franco-africaines prendront-elles véritablement un autre tournant ? Décomposera-t-on le vocableFrançafrique en France et Afrique ? Les différents protagonistes respecteront-ils les nouvelles règles ? Laissons le temps au temps, aurait cyniquement répondu à juste titre François Mitterrand. Mais pour l’instant, s’agissant du voyage officiel de François Hollande en Afrique subsaharienne, on ne pourra pas s’empêcher de dire « chapeau, l’équilibriste » !

Notes

[1] Pour plus d’informations, lire également Françafrique : François Hollande et les partisans du statu quo.

[2] Propos tenus lors d’une interview accordée le 11 octobre 2012, depuis l’Élysée, à RFI, TV5 Monde et France 24.

[3] Ibidem.

[4] Ibidem.

[5] Le Parlement congolais.

[6] Mission des Nations Unies pour la République Démocratique du Congo.

[7] Force armées de la République Démocratique du Congo.

[8] À lire aussi Sommet de la Francophonie : qu’attendre de François Hollande ?

[9] Cf. interview accordée à RFI, TV5 Monde et France 24.

[10] Aussi bien à Dakar qu’à Kinshasa, au-delà de la sempiternelle bataille inavouée, à fleuret moucheté, entre Molière et Shakespeare à travers la Francophonie et le Commonwealth, indépendamment de la défense de sa position et de ses intérêts – menacée par la présence économique et parfois culturelle de la Chine, du Brésil ou de l’Inde.

UNE GUERRE SADIQUE DECIME LA POPULATION DU KIVU

Néhemie Bahizire, citoyen congolais de la province du Sud-Kivu, s’exprime encore une fois sur la situation de guerre qui continue à se vivre dans les provinces de l’est de la République Démocratique du Congo.

 

Quand les intérêts priment

A l’indépendance de la République Démocratique du Congo (R.D.Congo), les puissances occidentales focalisaient encore leurs intérêts sur les seuls minerais de la province du Katanga (cuivre, cobalt, zinc, tungstène, uranium). Pour assouvir ces intérêts, cela a valu l’assassinat du premier ministre congolais, Patrice Lumumba.

Afin d’avoir une mainmise sur ces minerais, ces puissances soutinrent la dictature du maréchal Mobutu pendant trente ans, indifférentes à la souffrance de tout un peuple. Vers la fin des années 1980, Mobutu s’étant brouillé avec ses protecteurs, l’intérêt de la Belgique et des puissances anglophones se tourna vers l’est de l’Afrique centrale, où elles soutinrent la montée au pouvoir de Museveni en Ouganda et de Paul Kagame au Rwanda, au prix d’innombrables souffrances des populations ougandaises, rwandaises et enfin congolaises.

Leurs intérêts se focalisèrent alors vers l’est de la R.D.Congo, vers l’or de l’Ituri et le coltan du Kivu, et, récemment, vers le pétrole du Graben dont la nappe s’étendrait du lac Albert jusqu’à la rivière Semliki et au parc de Virunga.

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Katanga : les transporteurs étrangers dénoncent les tracasseries policières

Radio Okapi – le 4 octobre 2012

 

Les transporteurs étrangers refusent de franchir le poste frontalier de Kasumbalesa, dans le Katanga, entre la RDC et la Zambie, dénonçant des tracasseries policières du côté congolais. De longues files de véhicules se sont formées du côté zambien. Les négociations entamées entre les transporteurs et le chef de la cité de Kasumbalesa n’ont toujours pas abouti.

 

 

Ces transporteurs se plaignent notamment des fortes amendes auxquelles ils sont soumis en cas d’excès de vitesse. Ils doivent payer parfois jusqu’à 500 dollars, alors que, selon eux, ces délits ne sont pas souvent avérés.

Ils protestent en outre contre l’obligation de rouler à 40 Km/heure sur la route de Kasumbalesa, pourtant située loin des villages, selon eux.

Ces transporteurs indiquent ne pas se fier aux données fournies par les cameras de surveillance, contradictoires à celles fournies par les appareils de détection de vitesse placés dans leurs propres véhicules.

Ils fustigent aussi l’insécurité dont ils sont souvent victimes sur les routes, dont celle de Kasumbalesa.

Sur place, des discussions sont en cours entre les autorités zambiennes, les transporteurs et le chef de cité de Kasumbalesa.

Ce dernier s’est dit est ouvert à toute négociation, d’autant plus que la frontière n’est pas fermée.

Nord-Kivu: des miliciens violent 3 femmes à Musasa

Radio Okapi – le 4 octobre 2012

 

Dix miliciens Maï-Maï de Kakule Lafontaine ont violé trois femmes lors d’une incursion dans la localité de Musasa, à 90 km au Sud de Butembo (Nord-Kivu). Le représentant de l’ONG des droits de l’homme « Bon samaritain », basée à Kitsombiro, Kabuyaya Syayira, affirme que ces assaillants ont également brulé un homme en versant sur lui de l’eau chaude.Selon Kabuyaya Syayira, ces miliciens ont aussi ravi de l’argent dont le montant n’a pas été révélé. Toutes ces victimes sont actuellement soignées à l’hôpital de Kitsombiro.

 

La même source ajoute que des cas d’insécurité se multiplient dans le secteur de Kitsombiro-Musasa où trois miliciens Maï-Maï armés de fusils et de machettes  ont  attaqué, la nuit de lundi 1er octobre, la localité voisine de Mutongo.

Ils avaient ravi de l’argent et des animaux de basse-cour, selon des sources policières de la région.

Le commandant de la police nationale basée à Kitsombiro affirme que les Maï-Maï de Kakule Lafontaine opèrent non seulement dans le secteur de Musasa-Mutongo mais également sur la côte-Ouest du Lac Edouard et dans les localités de Muhanga et Bunyatenge.

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Radio Okapi – le 4 octobre 2012

La société civile du Nord-Kivu accuse les rebelles du M23 de « fabriquer » des groupes armés pour gagner des localités et multiplier des exactions contre la population civile sur l’axe Kiwanja-Ishasha, en  territoire de Rutshutu. Des responsables du M23 ont de leur côté affirmé qu’ils ont occupé des villages au Nord du groupement Binza pour mettre fin aux exactions des Maï-Maï et Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) sur la population.«Les rebelles du M23sont coupables de tous les crimes qui sont en train d’être perpétrés dans le territoire de Rutshuru. Nous apprenons leur avancée vers la localité de Nyakakoma avec l’accompagnement des miliciens Maï-Maï et des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR)», a dénoncé le porte-parole de la société civile du Nord-Kivu, Omar Kavota.

 

Dans un meeting populaire mardi 2 octobre au stade Tata Ngabu, à Nyamilima, à 40 km au Nord-Est du chef-lieu du territoire de Rutshuru, des responsables du M23 ont, de leur côté, déclaré que l’occupation des villages du Nord du groupement Binza vise à mettre fin aux exactions des Maï-Maï et Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) sur la population.

La société civile du Nord-Kivu considère cette déclaration du M23 comme une stratégie montée de toute pièce pour occuper du terrain dans ce secteur où les miliciens Maï-Maï et rebelles FDLR ont été leurs éclaireurs.

Les rebelles du M23 occupent, depuis lundi 1er octobre, tous les villages situés sur l’axe Kiwanja-Ishasha, long de 40 kilomètres au Nord-Est du chef-lieu du territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). ils étaient partis de Kiseguru, à 17 kilomètres au Nord-est de Kiwanja et ils ont progressivement occupé Katuiguru, Kisharo, Buramba et Nyamilima, avant d’arriver à Ishasha, tard mardi dans la nuit.

Les combattants du M23 ont occupé ces positions sans combats. Les Maï-Maï du groupe de Shetani Muhima et les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) de Soki qui contrôlaient ces villages se sont progressivement retirés à l’arrivée des rebelles du M23.

Une tolérance complice

Congo Actualité n. 162 – Editorial par la Réseau « Paix pour le Congo »

Tous, sauf un.

Lors de la dernière Assemblée générale des Nations Unies à New York, il y a eu aussi un mini-sommet convoqué par le Secrétaire général Ban Ki-moon, sur la situation de l’Est de la République Démocratique du Congo (RDCongo), suite à la création du nouveau groupe armé, le Mouvement du 23 Mars (M23), soutenu militairement, logistiquement et financièrement par le régime rwandais, selon les rapports de l’ONU, du Gouvernement congolais et des ONG, dont Human Rights Watch (HRW).

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Congo Actualité n. 162

SOMMAIRE

ÉDITORIAL: Une tolérance complice

1. HUMAN RIGHTS WATCH ACCUSE LE M23 DE CRIMES DE GUERRE

2. LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE POUR LA RÉGION DES GRANDS LACS (CIRGL)

3. L’IMPOSSIBILITÉ DE NEGOCIATIONS ENTRE LE GOUVERNEMENT ET LE M23

a. Le M23 propose des négociations avec le Gouvernement

b. Les réactions de la Société Civile

4. LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE

5. LE MINI SOMMET DE NEW YORK

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Les guerres du Kivu et leurs significations politiques pour la société congolaise et la construction de l’Etat

Par  Kä Mana

 

Introduction

Le but de la présente réflexion est de penser la guerre du Kivu dans sa signification  politique, éthique et spirituelle pour la construction d’une nouvelle société et d’un nouvel Etat en RDC aujourd’hui.

Cette guerre ayant déjà donné lieu à de multiples interprétations tout au long de ses phases successives et de ses diverses variations de sens, je m’attacherai d’abord à analyser ces interprétations avant de proposer une vision d’ensemble tournée vers l’avenir et vers les exigences d’invention d’une nouvelle société congolaise et vers la construction d’un nouvel ordre de paix au sein de la région des Grands Lacs.

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RDC : le député Jean-Lucien Busa demande l’interpellation du Premier ministre Matata Ponyo

Radio Okapi – le 25 septembre 2012

 

Le député national, Jean-Lucien Busa a adressé, mardi 25 septembre, une lettre au bureau de l’Assemblée nationale pour demander l’interpellation du Premier ministre Augustin Matata Ponyo. L’élu de Budjala a indiqué dans cette correspondance les questions qu’il adresse à Matata Ponyo. Elles concernent notamment la sécurité dans l’Est de la RDC et l’économie nationale.

 

Les questions sécuritaires et économiques seront au centre de cette interpellation si elle est acceptée par la plénière. Jean-Lucien Busa estime que ces secteurs restent dépendant des influences politiques en RDC.

Il fustige l’existence de ce qu’il considère comme des structures de gestion des affaires publiques parallèles au gouvernement.

«Qu’est ce que la Troïka ? Un gouvernement bis pendant que  il y a un gouvernement avec chaque ministre compétent. Qu’est ce que la troïka vient faire dans la décision de l’ensemble du gouvernement ? Est-ce une structure à la marge des services publics de l’Etat » s’indigne Jean-Lucien Busa, promettant d’apporter des preuves pour le démontrer.

La Troïka réunit les ministres de Budget, Finances et les dirigeants de la Banque centrale du Congo autour Premier ministre. Cette structure se réunit une fois la semaine pour évaluer les réformes à mener dans les secteurs de l’économie et des finances.

Le député national affirme qu’il a choisi d’interpeller le premier ministre afin que celui-ci réponde aux préoccupations que la population a émises lors des journées parlementaires ouvertes que son parti, le Mouvement de Libération du Congo (MLC) a organisé début septembre à Kinshasa pendant les vacances parlementaires.

La demande de Jean-Lucien Busa doit passer au vote dans les huit jours.

Le député de l’opposition espère que les députés de la majorité présidentiel votera « pour ». Il estime que le premier ministre doit prendre cette interpellation comme une opportunité de démontrer au peuple qu’il est à la hauteur de sa tâche.

L’interpellation de Jean-Lucien Busa devra porter sur les questions suivantes :

  • La sécurité ;
  • La production ;
  • Les industries ;
  • L’emploi ;
  • Le pouvoir d’achat des congolais ;
  • La politique budgétaire ;
  • La décentralisation ;
  • La lutte contre la corruption ;
  • La politique de développement ;
  • L’enseignement, la déserte en eau et en électricité et le domaine de l’habitat ;
  • La justice et les droits de l’Homme.

RDC : Joseph Kabila invite le Conseil de sécurité de l’ONU à faire respecter ses résolutions

Radio Okapi – le 25 septembre 2012

 

Le chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila, a invité mardi 25 septembre le Conseil de sécurité de l’ONU à faire respecter ses résolutions pour faire cesser les violences à l’Est de la RDC.

Dans un discours prononcé à la tribune des Nations unies à l’occasion de la 67e session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, Joseph Kabila a souligné le traitement inhumain infligé par « les forces négatives » à la population de l’Est du pays. Il a aussi demandé à la communauté des Nations de prendre ses responsabilités face à cette situation.

 

« Au moment où je vous parle, des centaines de milliers d’enfants, de femmes, et d’hommes du Nord-Kivu sont privés de paix et font l’objet de traitements inhumains et dégradants de la part d’une force négative dirigée par des éléments impénitents du fait de leur grande capacité de nuisance et de soutien extérieur », a-t-il affirmé.

Une allusion à la rébellion du M23 que la RDC, l’ONU et les ONG accusent le Rwanda de soutenir.

Dans son discours, Joseph Kabila a jugé « inacceptable » le fait que « des enfants sont privés d’école et forcés de porter et d’utiliser des armes à feu pour tuer leurs semblables, voire leurs propres frères et sœurs ».

Le chef de l’Etat congolais a appelé la communauté internationale à condamner cette situation qui, selon lui, « devrait donner lieu à des sanctions ».

Joseph Kabila a cependant reconnu qu’il revient aux Congolais de « défendre leur patrie et d’assurer l’ordre public et la sécurité sur l’ensemble du territoire national ».

« Nous sommes déterminés à assumer cette responsabilité et entendons y consacrer toutes nos ressources humaines, matérielles et financières, quitte à sacrifier nos ambitions légitimes pour l’émergence du Congo », a-t-il affirmé.

Joseph Kabila a souhaité voir l’ONU « engager tous les Etats membres, particulièrement ceux qui se laissent tenter par la violence, au respect des principes directeurs de la Charte des Nations-Unies ».

Le chef de l’Etat congolais a achevé son discours en remerciant les partenaires bilatéraux ou multilatéraux, dont l’ONU, qui accompagnent la RDC dans ses «efforts pour ériger, au centre de l’Afrique, un Congo uni et prospère, en paix avec lui-même et avec tous ses voisins ».

Lire l’intégralité du discours du chef de l’Etat.