Congo Actualité n. 476

LA PAIX DANS L’EST DE LA REP. DEM. DU CONGO: SI ATTENDUE PAR LE PEUPLE MAIS TRAHIE PAR LES INSTITUTIONS DE L’ÉTAT

SOMMAIRE

1. LE RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU SUR LA SITUATION DE L’INSÉCURITÉ DANS L’EST DE LA RDCONGO
2. LE RAPPORT YOTAMA 2: L’ÉTAT DE SIÈGE ET SES PARADOXES AU NORD KIVU ET EN ITURI
3. LE RAPPORT DE HRW: CONTRE L’M23, PARFOIS L’ARMÉE A COLLABORÉ AVEC DES GROUPES ARMÉS REPONSABLES DE VIOLATIONS DES DROITS DE L’HOMME
4. LE MOUVEMENT DU 23 MARS (M23) PREND LE CONTRÔLE SUR RUTCHURU ET KIWANJA

1. LE RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU SUR LA SITUATION DE L’INSÉCURITÉ DANS L’EST DE LA RDCONGO

Le rapport que le Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres, a présenté au Conseil de Sécurité le 22 septembre 2022, porte sur les faits nouveaux qui se sont produits en République démocratique du Congo du 17 juin au 16 septembre 2022.

Situation de la sécurité

13. En matière de sécurité, la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO), les Forces démocratiques alliées (ADF) et le Mouvement du 23 mars (M23) ont poursuivi leurs actes de violence en Ituri et au Nord-Kivu, malgré le fait que l’état de siège ait été sans cesse reconduit dans ces deux provinces.
– Province de l’Ituri
Entre le 17 juin et le 31 août, les activités des groupes armés ont fait 204 morts et 59 blessés, parmi lesquels au moins 13 femmes et 6 enfants. En août, il y aurait 1,7 million de personnes déplacées.
15. Dans les territoires d’Irumu et de Mambasa, les Forces Démocratiques Alliées (ADF) ont continué de s’en prendre aux civils, notamment le long de la route reliant Komanda, Mambasa et Luna, et dans la région de Tchabi et de Boga. L’insécurité s’est accentuée à la suite du redéploiement des forces de sécurité de l’État dans la zone du Petit Nord au Nord-Kivu, dans le cadre des opérations contre le M23. À Irumu et à Mambasa, entre le 17 juin et le 31 août, les Forces démocratiques alliées ont tué 111 civils, dont au moins 12 femmes et 12 enfants; ont blessé 20 autres, dont au moins 2 femmes et 3 enfants; et ont enlevé 214 autres, dont au moins 51 enfants.
Dans les territoires de Djugu et Mahagi, la violence contre les civils a diminué, à la suite de l’engagement pris le 4 juin par les factions de la Coopérative pour le Développement du Congo (CODECO), afin de cesser les hostilités, d’adhérer au processus de Nairobi et de participer au Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS). Dans l’ouest de Djugu, cependant, la compétition entre des combattants de la CODECO, une milice Lendu, et le groupe armé Zaïre, une milice Hema, pour le contrôle des zones minières s’est poursuivie, causant de graves dommages aux civils. Entre le 17 juin et le 31 août, des combattants de la CODECO ont tué 37 civils, dont 7 femmes, et ont blessé 25 autres, dont 2 femmes et 3 enfants. Au cours de la période considérée, des combattants de Zaïre ont tué au moins 44 civils, dont 6 enfants et 12 femmes, dont la plupart appartenaient à la communauté Lendu.
– Province du Nord-Kivu
16. Dans la région du Grand Nord, entre le 17 juin et le 31 août, les Forces démocratiques alliées ont mené au moins 24 attaques contre des civils, contre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les troupes des Forces de défense populaires de l’Ouganda dans le territoire de Beni, causant la mort de 95 civils, dont 8 femmes, et faisant 5 blessés (hommes).
17. Dans la région du Petit Nord, les affrontements directs entre les FARDC, soutenues par la MONUSCO, et le M23 dans les territoires de Rutshuru et de Nyiragongo se sont poursuivis, y compris à proximité du camp militaire de Rumangabo en fin juillet. Le M23 a renforcé ses positions dans l’est de Rutshuru et étendu son contrôle dans l’ouest. En juillet, après avoir pris Bunangana, le groupe a annoncé son intention d’établir une administration civile dans les zones qu’il occupait.
18. Il semble que les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), les groupes Maï-Maï et les factions Nyatura ont collaboré pour recruter de nouveaux membres, afin de contrer le M23.
Entre le 17 juin et le 31 août, au moins 26 civils, dont 8 enfants, ont été tués et 9 autres, dont 3 femmes, ont été blessés dans des heurts impliquant le M23. Au total, 184.420 civils sont toujours déplacés à l’intérieur du pays et 42.723 se sont réfugiés en Ouganda.

Situation des droits humains

24. En juin et juillet, la MONUSCO a enregistré 847 violations des droits humains, soit une réduction de 31 % par rapport aux 1.233 enregistrées en mars et en avril et une diminution de 30 % par rapport aux 1.210 enregistrées au cours de la même période en 2021. Les groupes armés sont responsables de 62 % de ces atteintes. Au moins 428 personnes ont été victimes d’exécutions extrajudiciaires et sommaires (304 hommes, 71 femmes et 53 enfants), ce qui représente une forte augmentation par rapport aux 358 enregistrées en avril et en mai, mais une diminution par rapport aux 435 de la même période en 2021. Ces meurtres ont été commis en grande majorité par des groupes armés.
25. Environ 89 % des atteintes ont été commises dans des provinces touchées par le conflit.
Dans la province du Nord-Kivu, les combattants des Forces démocratiques Alliées (ADF) seraient responsables du plus grand nombre d’atteintes (119), suivis de diverses factions Maï-Maï (103), des Nyatura (84) et de l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (26).
Au Nord-Kivu et en Ituri, les Forces démocratiques alliées auraient tués 182 civils (132 hommes, 33 femmes et 17 enfants).
Dans la province de l’Ituri, la CODECO aurait commis le plus grand nombre de violations, exécutant sommairement au moins 70 civils (50 hommes, 14 femmes et 6 enfants).
À Rutshuru (Nord Kivu), les attaques du M23 se sont intensifiées: au moins 25 hommes, 6 femmes et 12 enfants ont été exécutés, punis parce qu’ils auraient donné des informations aux FARDC. La résurgence du M23 a alimenté les discours de haine contre les Rwandais et les Congolais d’origine tutsie.
26. Des acteurs étatiques auraient commis 37,2 % des violations, en baisse par rapport au taux de 44,5 % à la même période en 2021. Plus particulièrement, la Police nationale congolaise aurait commis le plus grand nombre de violations des droits humains (145 violations touchant 189 victimes, contre 187 violations et 319 victimes au cours de la même période en 2021, soit une diminution de 6 % par rapport à la période précédente). Les FARDC auraient commis 115 violations (par exemple, 12 hommes, 2 femmes et 2 enfants ont été victimes d’exécution extrajudiciaire), soit une diminution de 32 % par rapport à la période précédente et une baisse par rapport aux 44 hommes, 12 femmes et 4 enfants qui avaient été exécutés à la même période en 2021. Si la Police nationale congolaise a commis de nombreuses atteintes à la liberté individuelle et à la liberté de mouvement, les violations commises par les FARDC ont été plus graves, souvent liées, notamment, à des exécutions extrajudiciaires et à des violences sexuelles.
28. La MONUSCO a continué d’apporter un soutien technique et financier à la lutte contre l’impunité, ce qui a permis de juger et de condamner au moins 44 soldats congolais, 15 agents de la Police nationale congolaise et 104 membres de groupes armés pour des crimes liés à des violations des droits humains et des atteintes à ces droits, depuis janvier.

Situation humanitaire

29. La crise humanitaire reste l’une des plus complexes et des plus difficiles au monde, avec environ 27 millions de personnes ayant besoin d’aide et de protection. On estime à 5,53 millions le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays, dont 1,29 million depuis janvier 2022.

Abus contre mineurs et violences sexuelles liées aux conflits

60. Entre le 17 juin et le 31 juillet, la MONUSCO a confirmé 285 violations graves commises par des parties au conflit contre 212 enfants (156 garçons et 56 filles), dont 40 (27 garçons et 13 filles) ont été tués ou mutilés. Les Forces démocratiques alliées ont commis la plus grande partie de ces violations (43). Des soldats congolais seraient responsables de huit cas de violences sexuelles commis à l’encontre de huit filles, de l’enlèvement de trois filles, du meurtre et d’atteintes à l’intégrité physique d’un garçon et d’une fille, et de trois attaques contre des écoles en Ituri, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu.
61. Entre le 17 juin et le 31 juillet, il a été établi que 68 enfants (54 garçons et 14 filles), qui avaient été recrutés et utilisés par des groupes armés, s’étaient enfuis, ou avaient été séparés de leurs groupes armés ou volontairement libérés par ces derniers. Six enfants ont été nouvellement recrutés. Le groupe d’autodéfense Aluta M’Chingwa, les Maï-Maï Mazembe et Nyatura seraient les principaux responsables du recrutement et de l’utilisation d’enfants.
62. En juin et juillet, au moins 82 femmes ont été victimes de violences sexuelles liées au conflit, soit une diminution de 23 % par rapport à la période précédente. Les groupes armés seraient responsables de cas concernant 74 victimes et les acteurs étatiques de 8, dont 4 attribuées à des soldats congolais. Parmi les groupes armés, les principaux auteurs sont les différents groupes Maï-Maï (24 victimes), la CODECO (19), les Nyatura (16), les Maï-Maï Raïa Mutomboki (10) et les miliciens Twa (10). La plupart des cas ont été enregistrés au Tanganyika (33 %), au Sud-Kivu (30 %), au Nord-Kivu (24 %), en Ituri (12 %) et au Maniema (1 %).[1]

2. LE RAPPORT YOTAMA 2: L’ÉTAT DE SIÈGE ET SES PARADOXES AU NORD KIVU ET EN ITURI

En mars 2022, le député national Katembo Mbusa Tembos Yotama et le député provincial Mbenze Yotama, tous deux élus à Butembo (Nord-Kivu), ont publié un rapport sur les crimes qui auraient été commis par les Forces Démocratiques Alliées (ADF) au Nord-Kivu et en Ituri, pendant les onze mois avant et après l’instauration de l’état de siège, décrété le 6 mai 2021 dans ces deux provinces. Cette mesure exceptionnelle donne les pleins pouvoirs à l’armée et à la police qui, malheureusement n’arrivent toutefois pas à mettre fin aux violences. Sur terrain, il suffit de voir les chiffres des tueries dans les provinces sous état de siège pour s’en rendre compte: ils ont doublé voire triplé dans certaines agglomérations comparativement à la période d’avant l’état de siège.
Le rapport reprend deux listes non exhaustives des noms des victimes tuées par les présumés ADF dans la région de Beni (au Nord Kivu) ainsi que dans les territoires de Mambasa et Irumu (en Ituri), en tenant compte des dates et des lieux des assassinats, du sexe et de l’âge des victimes tuées et de leur nombre. Le rapport contient aussi deux listes reprenant le nombre des attaques, leur date et le nombres des victimes pour chaque village.
Il en résulte que, pendant la période des onze mois antérieurs à l’instauration de l’état de siège, allant du 1er juin 2020 jusqu’au 30 avril 2021, les personnes tuées ont été 3.098, ce qui donne une moyenne mensuelle de 282 personnes, soit 9 personnes par jour et que, pendant la période des onze mois après l’instauration de l’état de siège, allant du 1er mai 2021 jusqu’au 29 mars 2022, les personnes tuées ont été 4.516, ce qui donne une moyenne mensuelle de 411 personnes, soit 14 par jour. Comparativement à l’effectif des victimes des 11 mois avant l’état de siège (3.098 personnes), l’effectif des victimes des 11 mois après l’instauration de l’état de siège (4.516 personnes) à augmenté de 1.418 victimes, soit ou tout simplement de 45,77%.
Il ressort aussi que pour la période pendant l’état de siège, le nombre total des attaques a été de 998, contre 829 avant l’état de siège, soit une augmentation de 169 attaques, correspondant à une augmentation de 20,38%.
Pendant ces attaques, outre les personnes tuées, plusieurs maisons ont également été incendiées.
Pour les 11 mois précédent l’état de siège, le nombre total des maisons incendiées a été de 369, soit une moyenne d’une maison par jour, tandis que pour les 11 mois après l’instauration de l’état de siège a été de 549, soit une moyenne de 2 maisons incendiées par jour, c’est-à-dire le double par rapport à la période antérieure à l’état de siège. Il s’agit d’une augmentation de 180 maisons incendiées, ce qui correspond à une augmentation de 48,78%.
En outre, il ressort que pendant les 11 mois de l’état de siège 222 engins roulants (motos, voitures et camions) ont été incendiés contre 44 pour les 11 mois avant l’état de siège. L’augmentation des véhicules incendiés a été de 404,5%.
D’après ces données, l’on peut dire que la période de l’état de siège à été plus calamiteuse que la période avant état de siège.
Plusieurs raisons concourent à l’absence des résultats attendus de l’instauration de l’état de siège, entre autres: un déficit de planification, la superposition de commandements, l’absence de renseignements exacts sur l’ennemi, la place marginale du programme de désarmement, l’insuffisance des moyens alloués aux opérations militaires (les ruptures des stocks de rations alimentaires destinées aux militaires au front, ainsi que le détournement de leurs soldes par leurs supérieurs), l’insuffisance des effectifs militaires, une certaine crise de confiance entre la population locale et l’armée et, enfin, la négligence des évaluations à mis parcours.[2]

3. LE RAPPORT DE HRW: CONTRE L’M23, PARFOIS L’ARMÉE A COLLABORÉ AVEC DES GROUPES ARMÉS REPONSABLES DE VIOLATIONS DES DROITS DE L’HOMME

Le 19 septembre, le lieutenant-général Philémon Yav Irung, commandant de la troisième zone de défense des FARDC et des opérations contre les groupes armés dans l’Est de la RDC, a été arrêté et mis en détention préventive à la prison centrale de Makala. Le motif de son arrestation n’est pas révélé jusque-là. Certaines sources évoquent une trahison présumée. Le général Philémon Yav était à la tête du  commandement de 5 provinces, dont le Nord-Kivu, le Sud Kivu, l’Ituri, le Maniema et la Tshopo. Dans un entretien accordé à France 24 et RFI, le chef de l’Etat Felix Tshisekedi a attribué l’arrestation du général Philémon Yav à une tentative de trahison. Il a expliqué que ce commandant de la 3e Zone de défense des FARDC et des opérations contre les miliciens dans l’Est de la RDC a voulu faciliter au M23 la prise de la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu: «J’ai pu comprendre qu’il était accusé par certains de ses collègues de les avoir contactés au nom du Rwanda pour qu’ils puissent lever les pieds et permettre au M23 de passer aisément et de prendre la ville de Goma».[3]

Le 17 octobre, deux colonels des FARDC ont comparu devant la cour militaire du Nord-Kivu. Détenus depuis juillet dernier, ils sont poursuivis pour leur responsabilité dans la chute de la cité de Bunagana, territoire de Rutshuru, entre les mains des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23).
Les colonels Désiré Lobo et Jean-Marie Diadia wa Diadia, respectivement commandants des 3412 et 3307 régiments, sont poursuivis pour quatre chefs d’accusation: fuite devant l’ennemi, abandon d’armes, de munitions et de véhicules de l’armée, violation des consignes et détournement des deniers publics. Selon l’organe de la loi, les prévenus dirigeaient les opérations militaires lors de la chute de la cité de Bunagana entre les mains du M23 en juillet dernier. Le ministère public les accuse d’avoir occasionné la chute de Bunagana, en abandonnant des armes, munitions mais aussi certains véhicules de l’armée aux mains du M23.[4]

Le 18 octobre, dans un rapport, Human Rights Watch (HRW) a déclaré que, lors du récent conflit avec les forces rebelles du Mouvement du 23 mars ( M23) dans l’est de la République démocratique du Congo, des unités de l’armée nationale congolaise ont soutenu des groupes armés impliqués dans de graves exactions.
Entre mai et août 2022, l’armée congolaise a combattu les rebelles du M23 soutenu par le Rwanda dans la province du Nord-Kivu aux côtés d’une coalition de milices congolaises ainsi que des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR). Dans certains cas, des officiers de l’armée congolaise ont apporté un soutien direct à des groupes armés: «Des unités de l’armée congolaise recourent de nouveau à la pratique discréditée et préjudiciable consistant à utiliser, comme supplétifs, des groupes armés responsables d’abus, Le gouvernement congolais devrait mettre fin à ce soutien, qui entraine une complicité de l’armée dans les exactions. Il devrait identifier les officiers responsables, pour qu’ils rendent compte de leur comportement».
Selon le rapport. les 8 et 9 mai 2022, les chefs de plusieurs groupes armés congolais, certains étant rivaux, se sont rencontrés dans la ville de Pinga et ont conclu un pacte de non-agression, formant ainsi une coalition «patriotique», pour joindre leurs forces à celles de l’armée congolaise contre «l’agresseur», c’est-à-dire le M23. Ces groupes comprenaient l’Alliance des Patriotes pour un Congo Libre et Souverain (APCLS) de Janvier Karairi, la Coalition des Mouvements pour le Changement (CMC/FDP) de Dominique Ndaruhuste dit «Domi», la faction Nduma Défense du Congo-Rénové (NDC-R) de Guidon Mwisa Shimirai et les Nyatura Abazungu de l’Alliance des Nationalistes Congolais pour la Défense des Droits Humains (ANCDH/AFDP) de Jean-Marie Bonane. Tous ces groupes armés sont tristement connus pour leurs violations des droits humains dans leurs fiefs respectifs. À la rencontre de Pinga ont participé plusieurs officiers de l’armée congolaise, emmenés par le colonel Salomon Tokolonga, alors en charge des opérations et du renseignement militaire du 3411ème régiment. Deux commandants supérieurs des FDLR auraient également été présents.
Le colonel Tokolonga a déclaré, par téléphone, à Human Rights Watch qu’il avait assisté à la réunion de Pinga «par coïncidence», parce qu’il «[rendait] visite à des troupes déployées dans la zone». À l’époque, Tokolonga était sous les ordres du général Peter Cirimwami, lui-même chargé des opérations militaires Sokola II au Nord-Kivu entre début avril et début juillet. Cirimwami a ensuite été réaffecté dans la province de l’Ituri, à la suite d’allégations persistantes selon lesquelles [l’armée congolaise] se servait de groupes armés locaux comme auxiliaires dans le territoire de Rutshuru,
Human Rights Watch a reçu des informations crédibles selon lesquelles, le 21 juillet. des membres de l’armée congolaise, appartenant au 3411ème régiment de Tokolonga, avaient fourni plus d’une dizaine de caisses de munitions aux combattants des FDLR à Kazaroho, l’un de leurs bastions dans le Parc national des Virunga. Deux mois plus tôt, des dizaines de combattants des FDLR et de la CMC/FDP auraient pris part à une vaste contre-offensive menée avec l’armée régulière contre le M23 dans la zone de Rumangabo et Rugari.
Un combattant des FDLR a affirmé à Human Rights Watch qu’il avait été témoin de quatre transferts de munitions. «C’est les [troupes du] gouvernement qui nous ont toujours fourni des munitions», a-t-il dit. «Ils nous ont aussi donné des tenues neuves et des bottines».
Deux combattants de la milice Mai-Mai Kabidon (FPP-AP) ont également affirmé que l’armée congolaise leur fournissait des munitions. «C’est l’armée elle-même qui a fait appel à nous», a déclaré un commandant âgé de 42 ans. «On nous approvisionne en munitions à Kiwanja et nous rejoignons directement la ligne de front. … Au front, la collaboration se fait sur base des appareils de communication, parce que chaque groupe est déployé sur sa position».
Dans un rapport non publié daté de juillet, remis au Conseil de sécurité des Nations Unies et qui a fuité dans les médias, le Groupe d’experts de l’ONU sur la RD Congo a constaté que le 30 mai, un commandant supérieur de l’APCLS «a rencontré un commandant du 34016ème régiment de l’armée congolaise à Kitchanga et a reçu des armes et des munitions, ainsi que des denrées alimentaires». Les enquêteurs ont affirmé que «les membres de la coalition de groupes armés ont reçu des armes et des munitions de certains membres de [l’armée congolaise] à plusieurs reprises».
Plusieurs témoins et combattants ont affirmé à Human Rights Watch que, une fois à proximité de la ligne de front ou arrivés sur celle-ci, ces groupes armés devaient se procurer leur propre nourriture et approvisionnement. Par conséquence, certains taxaient illégalement les civils et imposaient la collecte de produits alimentaires (haricots, manioc, chèvres, vaches, …).
Le président Félix Tshisekedi s’est prononcé contre toute alliance entre des commandants militaires et des groupes armés, devant un auditoire d’officiers supérieurs de l’armée à Kinshasa le 12 mai: «Je n’accepterai pas que des individus soient en train de sortir de l’éthique, pour aller combiner avec des forces négatives afin de combattre d’autres forces négatives. On n’éteint pas le feu en jetant de l’huile au feu».
Human Rights Watch a reçu des informations crédibles selon lesquelles le général Cirimwami, qui a dirigé les opérations militaires au Nord-Kivu jusqu’en juillet, a été rappelé à Kinshasa depuis le 21 septembre, mais n’a pas pu confirmer s’il faisait l’objet d’une enquête. La veille, le lieutenant-général Philémon Yav, chargé des provinces de l’est, a été arrêté, pour des raisons non rendues publiques, et il est toujours en détention à Kinshasa. En 2008, des enquêteurs de l’ONU avaient révélé que Yav collaborait activement avec des groupes armés, dont les FDLR, et leur fournissait des armes. Tokolonga est toujours en poste au Nord-Kivu et n’a pas fait l’objet d’une enquête.
Selon HRW, le gouvernement devrait mettre en place un programme d’assainissement et de démobilisation. L’administration de Tshisekedi devrait effectuer une refonte du secteur de la sécurité, notamment avec l’adoption d’un plan visant à mettre fin à l’impunité pour les auteurs de graves violations des droits humains. Ce plan devrait comprendre un mécanisme d’assainissement («vetting») de l’armée et des autres services de sécurité, une entité judiciaire internationalisée et un programme complet de réparations pour les victimes d’abus, a déclaré Human Rights Watch. Une telle réforme systémique, ainsi qu’un programme efficace de démobilisation des miliciens et combattants des groupes armés, devraient être au cœur des discussions régionales en cours portant sur la menace sécuritaire posée par le M23 et les autres groupes armés.[5]

Depuis 4 mois, la ville frontalière de Bunagana est contrôlée par la rébellion du M23.
L’objectif affiché par le gouvernement congolais est de pouvoir récupérer l’intégrité de son territoire, notamment en demandant au M23 de se retirer d’elle. «Nous ne quitterons pas Bunagana. Certains d’entre nous y sont nés. Nous ne sortirons pas de Bunagana. Pour allez où? Bunagana, Jomba, c’est chez nous! Ces villages sont habités par nos parents, nos grands-parents et par nous-mêmes», s’indigne le nouveau porte-parole politique du M23, Lawrence Kanyuka.
Cependant, plusieurs initiatives sont sur la table pour trouver une solution négociée.
Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a affirmé que l’exécutif avait opté pour «la voie diplomatique», afin de récupérer les zones administrées par la rébellion. Il s’agit notamment des rencontres de Nairobi / Kenya) (sous les auspices de la Communauté de l’Afrique de l’Est / CAE) et de Luanda / Angola (avec la médiation de la Conférence Internationale de la Région des Grands Lacs / CIRGL). Pour preuve, selon Patrick Muyaya, la relative accalmie sur le front militaire, où un cessez-le-feu avait été décrété récemment par les chefs d’Etat de la région, pour permettre aux forces régionales de se déployer dans la région. Des troupes kényanes ont fait leur entrée au Congo fin septembre, alors que l’armée ougandaise opère déjà dans la zone depuis 10 mois. Pour le porte-parole du gouvernement, «nous savons que c’est le Rwanda qui opère derrière le M23 et qu’il n’y a aucune guerre qui commence et qui ne s’achève qu’autour d’une table». Selon lui, la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda sont appelés à s’entendre.
Toutefois, le nouveau porte-parole politique du M23, Lawrence Kanyuka, a une tout autre lecture de la solution qui pourrait ramener la paix dans la région. «Toutes ces médiations se passent entre Etats. Nous demandons plutôt un dialogue direct avec le gouvernement. Ces discussions nous concernent. Nous sommes sur le terrain et nous devons parler d’égal à égal avec notre gouvernement». Lawrence Kanyuka n’a pas voulu dévoiler les revendications qui seraient sur la table. Mais on sait que le M23 reproche aux autorités congolaises de ne pas avoir tenu leurs promesses, notamment concernant l’intégration au programme de démobilisation, l’intégration des combattants dans l’armée, la transformation du mouvement en parti politique et le retour des réfugiés se trouvant au Rwanda et en Ouganda.[6]

4. LE MOUVEMENT DU 23 MARS (M23) PREND LE CONTRÔLE SUR RUTCHURU ET KIWANJA

Le 21 octobre, dans la matinée, les affrontements ont repris entre les FARDC et les rebelles du M23, dans la zone de Rangira, dans le groupement Jomba, en territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Plusieurs sources civiles et administratives de la zone ont affirmé que les rebelles du M23, positionnés sur les collines Mukarange et Shwema, dans le groupement voisin de Bweza, ont lancé des obus sur les positions des FARDC à Rangira. En revanche, le mouvement du M23 a accusé l’armée congolaise d’avoir attaqué sa position de Rangira et a déclaré d’avoir répliqué à ces attaques en légitime défense.
Une accalmie était observée les dernières semaines sur la ligne des combats, en attendant l’aboutissement du processus de Nairobi et de Luanda. La semaine précédente, le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, avait affirmé que la RDC n’allait pas négocier avec le M23, qualifié de mouvement terroriste mais qu’un dialogue avec son parrain, le Rwanda, était envisagé. Selon le Président de la société civile de Rutshuru, Jean Claude Mbabanze, «depuis que le M23 a appris qu’il n’y aura pas des négociations avec lui, il a décidé reprendre les attaques pour contraindre le gouvernement à négocier. Il pense que pour le faire, il faut couper la RN2 Goma-Rutshuru ou alors récupérer la cité de Rutshuru pour faire pression».[7]

Le 23 octobre, les combats entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et le Mouvement du 23 mars (M23) se sont poursuivis à Ntamugenga, groupement de Bweza dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Plusieurs sources, dont celle de la société civile locale ont déclaré que la localité de Ntamugenga a été conquise par le M23 vers 8 heures du matin et que les FARDC se seraient repliées à 5 kms du village. Le colonel Serge Mavinga a confirmé que « l’ennemi est déjà à Ntamugenga » et que ‘armée se trouve toutefois « à côté » de la localité. Le village Ntamugenga est stratégique pour le territoire de Rutshuru, car il permet d’accéder facilement à la Route Nationale numéro 2. Les rebelles peuvent alors couper le trafic avec la ville de Goma, chef-lieu du Nord Kivu.[8]

Le  Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a affirmé qu’au moins 23 000 personnes auraient été déplacées par les violences armées qui ont éclaté le 20 octobre entre l’armée congolaise et le mouvement armé M23 dans le territoire de Rutshuru. D’après la même source, ce chiffre inclut environ 2 500 personnes qui ont traversé en Ouganda. Selon les chiffres de l’ONU, depuis mars 2022, ces affrontements ont déplacé au moins 186 000 personnes, portant le nombre total de personnes déplacées dans le territoire de Rutshuru à plus de 396 000.[9]

Le 26 octobre, les affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les combattants du mouvement du 23 mars (M23) ont continué depuis tôt le matin dans la région de Rangira-Ntamugenga, en territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Des détonations d’armes lourdes se font entendre jusque dans les cités de Kiwanja, Rutshuru-centre et Rubare. Des sources locales affirment que, à partir du camp de Nyongera, l’armée pilonne les positions du M23 vers Rangira, Ntamugenga, Chanzu et Kabindi.[10]

Le 27 octobre, les combats entre les FARDC et le M23 se sont intensifiés dans la localité de Chumirwa, à 4 km de la RN2, près de Ntamugenga dans le territoire de Rutshuru. D’autres affrontements sont signalés du côté de Kibunge, sur des collines surplombant Kalengera. Des sources locales affirment que les rebelles du M23 ont tenté de progresser mais se sont heurtés à la garnison des FARDC. Les combats se sont encore intensifiés aussi vers Kako, près de l’agglomération de Rubare, Nyesisi et Kanombe, près de la base militaire de Rumangabo, en groupement Kisigari.[11]

Le 29 octobre, le Baromètre Sécuritaire du Kivu (BSK) a rapporté que, le 26 octobre, quand les FARDC tentaient de reprendre Bunagana, cité frontalière avec l’Ouganda, des habitants de Musezere, qui se sont réfugiés en Ouganda, ont signalé avoir croisé des soldats venant de l’Ouganda et traversant vers la RDC. Le BSK a ajouté que le 28 octobre, des habitants de Gasiza et Tanda ont signalé des colonnes de combattants portant des casques, gilets pare balles et radios semblant neufs, venus du parc par Chanzu et passant par Runyoni. Ils se dirigeaient vers les zones de Rugari et Rumangabo.[12]

Le 29 octobre, dans la matinée, le M23 a pris le contrôle des communes rurales de Kiwanja et Rutshuru sans forte résistance de l’armée congolaise qui, étant déployée dans la zone, s’est repliée vers le nord. Selon certaines informations, il n’y a pas eu de combats dans les zones urbaines. Déjà la veille, certains militaires congolais quittant la zone du front autour de Kiwandja dénonçaient «une trahison» de la part de certaines de leurs camarades. Selon des sources locales, dans la matinée, des cadres du M23 ont organisé des rassemblements populaires à Rutshuru-Centre et à Kiwanja, appelant la population locale à revenir et vaquer librement à leurs occupations. Dans la foulée, le M23, qui a étendu son contrôle sur au moins six des sept groupements de la chefferie de Bwisha, aurait nommé un autre chef à la tête de cette chefferie. Le M23 a aussi annoncé l’ouverture du poste frontalier de Bunagana, territoire de Rutshuru (Nord-Kivu), pour permettre la relance des trafics commerciaux dans la contrée. Les cadres administratifs de Rutshuru ont affirmé que l’ouverture du poste de Bunanaga causerait un manque à gagner estimé à des millions de dollars et profiterait au financement du M23.[13]

Le 29 octobre, dans la soirée, le président de la République, Felix Tshisekedi a présidé une réunion élargie du Conseil Supérieur de la Défense à Kinshasa. Selon le compte rendu de cette réunion, publié par le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, «il a été question de faire le point de l’évolution de la situation sécuritaire dans le Nord-Kivu marquée particulièrement par une série d’attaques et l’occupation de quelques localités congolaises, dans le territoire de Rutshuru, par le M23 appuyé par l’armée rwandaise».
Le Conseil supérieur de la défense s’est basé sur différents rapports recueillis sur terrain, dont celui du centre conjoint des opérations équipé des drones de surveillance, qui révèlent que «il a été observé, ces derniers jours, une arrivée massive d’éléments de l’armée rwandaise pour appuyer les terroristes du M23, en vue d’une offensive générale contre les positions des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC)».
Ainsi, le Conseil supérieur de la défense a demandé au gouvernement d’expulser dans les 48 heures après sa notification, Vincent Karega, ambassadeur du Rwanda en RDC, de prendre de nouvelles mesures supplémentaires de restriction d’accès au territoire congolais à l’encontre du Rwanda, d’accroitre la force de frappe des forces de défense et de sécurité et d’envoyer en toute urgence une mission humanitaire, pour porter une assistance aux populations déplacées à la suite des attaques du M23. Enfin, en vue de préserver l’unité nationale, le conseil a rappelé une des recommandation du chef de l’Etat, celle de s’abstenir de tout type de discours, d’actes de violence ou de stigmatisation contre les communautés rwandophones, pour ne pas prêter le flanc à l’ennemi.[14]

Le 30 octobre, dans un communiqué. le gouvernement Rwandais a « noté avec regret » la décision de Kinshasa d’expulser Vincent Karega. «Il est regrettable que le gouvernement de RDC continue de faire porter au Rwanda la responsabilité de ses propres échecs de gouvernance et de sécurité», a déclaré un communiqué des autorités rwandaises, en ajoutant que les forces de sécurité rwandaises à la frontière avec la RDC ont été placées en état d’alerte. Kigali a encore dénoncé la «collusion continue» entre les forces armées congolaises et les FDLR (les Forces démocratiques de Libération du Rwanda), un mouvement de rebelles hutu rwandais, dont certains impliqués dans le génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda et leurs tentatives de cibler la zone frontalière avec des armes lourdes, ainsi que la rhétorique belliqueuse anti-Rwanda diffusée par les responsables congolais.[15]

Le 31 octobre, le Vice-Premier Ministre, Ministre des Affaires Etrangères, Christophe Lutundula Apala,  a notifié à l’Ambassadeur du Rwanda la décision du gouvernement sur son expulsion.  Il lui a demandé fermement de quitter le territoire de la République Démocratique du Congo dans les 48 heures, soit au plus tard le mercredi 02 novembre 2022.
Parallèlement à cette notification, le Vice-Premier Ministre, Ministre des Affaires Etrangères a réitéré l’instruction donnée en son temps au nouvel Ambassadeur de la République Démocratique du Congo près la République du Rwanda, de surseoir à la présentation de ses lettres de créance aux autorités rwandaises jusqu’à nouvel ordre et a rappelé en consultation le Chargé d’Affaires a.i. de la République Démocratique du Congo à Kigali.[16]

Le 31 octobre, les chefs de 7 groupements de la chefferie de Bwisha, territoire de Rutshuru (Nord-Kivu) ont plaidé pour que les FARDC récupèrent le contrôle de leur entité. Le chef de cette chefferie, mwami Jean-Baptiste Ndeze, l’a affirmé au sortir d’une audience avec un des conseillers principaux du gouverneur militaire du Nord-Kivu, à Goma. Jean-Baptiste Ndeze a également précisé que presque toute la chefferie de Bwisha est désormais occupée par le M23, en commençant par Rugari, Kisigari, Bweza, Jomba, Bukoma, Binza en partie, et Busanza en partie aussi, donc presque toute l’entité en général. Le chef du groupement de Kisigari (où il y a la base militaire de Rumangabo), le chef du groupement de Bukoma (où il y a la cité de Kiwanja), le chef du groupement de Bweza, celui de Busanza et le secrétaire administratif de la chefferie de Bwisha séjournent actuellement à Goma.[17]

Les nouvelles défaites de l’armée congolaise et les avancées du M23 mettent les autorités congolaises dans une situation de plus en plus délicate. Le président Tshisekedi se trouve actuellement dans une triple impasse: militaire, diplomatique et politique. Militaire avec une armée mal équipée et mal commandée, qui n’arrive pas à faire la différence sur le terrain. Les troupes, si valeureuses soient-elles, se plaignent du manque d’équipements, de munitions et de nourritures. Elles accusent également leur hiérarchie d’incompétences et de manque de coordination. Le 26 octobre, les forces spéciales, qui n’étaient qu’à 3 kilomètres de Bunagana, ont dû se replier, victimes de «tirs amis» de leur propre unité d’artillerie. Félix Tshisekedi se trouve également dans une impasse diplomatique puisque, pour l’instant, rien n’est sorti des processus de paix de Nairobi et de Luanda. En effet, la fameuse force régionale promise par la communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC) se fait toujours attendre. Enfin, l’impasse politique a été créée par les autorités congolaises elles-mêmes en qualifiant le M23 de «groupe terroriste», s’interdisant ainsi toute future négociation sans risquer de se décrédibiliser auprès de son opinion publique. Félix Tshisekedi n’a donc, pour l’instant, qu’une seule carte en main, l’option militaire, avec sa propre armée comme soutien. Une carte bien faible au vu de l’avancée des rebelles du M23 de ces dernières heures.[18]

[1] Cf   rapport en date du Secrétaire général sur la situation en République démocratique du Congo
https://documents-dds-ny.un.org/doc/UNDOC/GEN/N22/599/43/PDF/N2259943.pdf?OpenElement
[2] Cf https://www.africageopolitics.com/post/genocide-des-nande-et-autres-peuples-congolais-a-beni-irumu-le-rapport-yotama-2
[3] Cf Radio Okapi, 20 et 24.09.’22
[4] Cf Radio Okapi, 17.10.’22
[5] Cf https://www.hrw.org/fr/news/2022/10/18/rd-congo-des-unites-de-larmee-ont-collabore-avec-des-groupes-armes-responsables
[6] Cf Christophe Rigaud – Afrikarabia, 12.10.’22
[7] Cf Radio Okapi, 21.10.’22; Jonathan Kombi – Actualité.cd, 22.10.’22
[8] Cf Radio Okapi, 24.10.’22 ; AFP – Actualité.cd, 24.10.’22
[9] Cf Actualité.cd, 24.10.’22
[10] Cf Jonathan Kombi – Actualité.cd, 26.10.’22
[11] Cf Jonathan Kombi – Actualité.cd, 27.10.’22; Radio Okapi, 27.10.’22
[12] Cf Dominique Malala – Politico.cd, 29.10.’22
[13] Cf Radio Okapi, 29 et 30.10.’22
[14] Cf Radio Okapi, 30.10.’22
[15] Cf Actualité.cd, 30.10.’22; AFP – Lalibre.be/Afrique, 31.10.’22
[16] Cf Actualité.cd, 31.10.’22
[17] Cf Radio Okapi, 01.11.’22
[18] Cf Christophe Rigaud – Afrikarabia.com, 30.10.’22