LA CRISE DE L’EST ARRIVE AU PARLEMENT, TOLLÉ CONTRE LE GOUVERNEMENT

Misna – 5 juin 2012

 

Les députés de l’opposition mais aussi ceux de la majorité ne se sont pas montrés satisfaits des réponses des ministres de la Défense, Charles Mwando Nsimba, et de l’Intérieur, Richard Muyej, appelés en cause sur la situation sécuritaire dans l’Est du pays et sur la nature exacte des accords de coopération militaire passés avec le Rwanda, déclare à la MISNA le député de l’Union pour la nation congolaise (Unc, opposition), Jason Luneno, au lendemain d’une session au parlement tenue à huis clos.

 

“Leurs interventions se sont avérées très discursives et ont minimisé la réalité sur le terrain, témoignant de la négligence du régime pour gérer la crise dans l’Est”, indique M. Luneno, ancien président de la société civile du Nord-Kivu.

 

Si, selon Radio Okapi, à la sortie des travaux, le député de la majorité au pouvoir, Kevin Jemsi Mulengwa, a assuré qu’une motion de censure serait bientôt à l’ordre du jour, l’opposante Ève Bazaïba a dénoncé le renforcement de la présence du Rwanda au Congo sans qu’aucune avancée ne soit réalisée en matière de paix.

 

La recrudescence des violences aux Nord et Sud-Kivu a déjà provoqué plus de 80.000 réfugiés et déplacés internes. Plus particulièrement au Nord-Kivu, sur les collines de Runyoni, en territoire de Rutshuru, l’armée aurait conquis plusieurs fiefs des soldats mutinés regroupés au sein du Mouvement du 23 mars (M23), contraignant la population à prendre la fuite en direction de l’Ouganda et des villes voisines de Rutshuru et Rubare. Dans la région de Beni, des combats auraient opposé les militaires aux miliciens Maï-Maï tandis que des violences causées par les rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (Fdlr) y sont également signalées.

 

“L’insécurité constante et les tensions militaires dans l’Est sont entretenues par Kigali, qui contrôle les riches ressources de la région et pas seulement grâce à la présence de l’armée. Les preuves ne manquent pas. Mais nous redoutons que les violences au Kivu n’entraîne un élan sécessionniste dans une vaste région de notre territoire. Et encore une fois, celui qui aurait le plus à y gagner serait le Rwanda “, conclut le député Luneno.

 

(VV/CN)