Alerte: cri de détresse lancé par les populations de Katana e de Kalehe au Sud-Kivu.

* La nuit du 19 au 20 Juin 2011, vers 3h°° du matin, le Colonel SABIMANA, commandant titulaire du 103ième régiment basé à Lemera (territoire de Kalehe) a emporté des armes lourdes et des petits calibres sous sa garde dans 2 véhicules dans la forêt de Bushaku (fief des Hutus, groupement Mbinga-Sud, territoire de Kalehe). Quelques éléments FARDC ont quitté le camp de Lemera avec cet officier.

Dans la journée du 20 juin 2011, le commandant de la 10ième région militaire et celui des opérations Amani Léo se sont personnellement rendus à Lemera afin de réintégrer le groupe réfractaire. Ayant localisé l’officier sur son Motorola, ils l’ont conscientisé à revenir à la raison. Ce dernier est arrivé à Lemera le 21 Juin 2011 et a avoué à ceux l’ayant interpellé son mécontentement dû à la décision d’affecter un nouveau commandant titulaire à Lemera.

Selon les habitants des lieux, cet officier FARDC Hutu n’est pas à sa première tentative de rébellion. Avant le brassage des éléments FARDC, il avait déjà tenté de se rebeller toutes les fois où il avait été décidé de le remplacer par un autre commandant à Nyabibwe et/ou à Lemera. En effet, cet officier n’a jamais souhaité être envoyé loin de l’axe Kalehe (loin de Bushaku).

Il apparait que les supérieurs de l’officier réfractaire ont réussi à ramener ce dernier à la raison, cela dit les populations sur l’axe Katana-Kalehe s’inquiètent au sujet des armes emmenées dans la forêt de Bushaku. Cet officier les a-t-il toutes ramenées au camp de Lemera ? Si non, ces populations se disent être en perpétuelle insécurité car les détenteurs de ces armes pourraient à n’importe quel moment les attaquer ! Nul n’ignore que la prolifération et la détention des armes à feu et autres est la principale cause de la recrudescence des tensions à l’Est de la RDC.

Une équipe conjointe de la Caritas Bukavu et du Centre Olame a participé à la réunion d’information générale de ce vendredi 24 Juin 2011 à OCHA. Et, au cours du briefing sécuritaire de la brigade de sécurité de la Monusco/ Sud-Kivu, la tentative de soulèvement du colonel SABIMANA a été évoquée.

Seulement, à la question posée par les participants de savoir si cet officier avait ramené avec lui à Lemera les armes qu’il avait emportées dans la forêt de Bushaku, le commandant de la brigade de la Monusco a répondu ne pas en être informé !

*En date du 22 Juin 2011, à 20h°°, un cas macabre d’assassinat a été observé dans le village Ntagalulwa (localité de Mabingu, groupement d’Irambi-Katana, territoire de Kabare). 2 hommes armés, en uniformes ont investit le domicile de la nommée Namwezi M’Kajo Keza (55 ans, 7 enfants) et, l’un des 2 hommes a interpellé le mari de cette dernière à l’extérieur de la maison et l’y a neutralisé.

Pendant ce temps, son complice qui avait déjà fait le tour de la maison, a percé un trou dans le mur de sa cuisine et tiré 2 balles sur Namwezi, penchée sur ses casseroles.

Les villageois affolés par ces coups de balles, ont cru qu’il s’agissait d’une attaque des FDLR, plutard tout le village s’est rendu compte que seule cette femme a été assassinée et rien n’a été emporté dans sa maison. Après analyse de la situation, l’on a conclu qu’il ne pouvait pas s’agir des FDLR. Et, le mari de la victime qui est le seul à avoir vu l’un des malfrats, n’a pas pu l’identifier.

Des enquêtes sur ce crime sont menées par la PNC de Kabamba, les FARDC (de Mabingu et de Lemera) et les autorités politico-administratives de Katana.

Ainsi, les populations de l’axe Katana-Kalehe lance un cri de détresse à l’endroit du gouvernement congolais pour qu’il veille à leur sécurité et à la discipline des FARDC sur cet axe. Pour ce faire, elles souhaiteraient aussi que les organisations de la société civile du Sud-Kivu, soient proactives et incitent le gouvernement congolais et autres décideurs à œuvrer pour un changement de leur situation!

Nos correpondants-Bukavu