Congo Actualité n. 122

SOMMAIRE:

ÉDITORIAL
1. UNE TENTATIVE D’ATTAQUE À LA RÉSIDENCE PRÉSIDENTIELLE À KINSHASA
–   Les déclarations de Lambert Mende, porte-parole du gouvernement
–   L’arrivé immédiate de James Kabarebe à Kinshasa
–   Une série d’arrestations
–   Plusieurs hypothèses
2. POLITIQUE
3. KIVU
–   Levée de l’interdiction de l’exploitation des matières précieuses


ÉDITORIAL

Le 27 février, il y a eu une tentative d’attaque à la résidence présidentielle à Kinshasa. L’ambiguïté des informations émanées par le porte-parole du Gouvernement a provoqué une grande confusion et donnée accès à de nombreuses hypothèses, quelques-unes plus vraisemblables que les autres. Toutes les interprétations avancées, cependant, révèlent des problématique pas encore résolues et expriment le climat et le malaise des différentes couches de la population à la veille des prochaines élections. Toutefois, il s’est agi, probablement, d’une simple querelle entre différentes factions de la Garde Républicaine, responsable, en collaboration avec d’autres services, de la sécurité de la zone où la résidence présidentielle est située. Jusqu’à présent, les causes qui ont provoqué cet acte ne sont pas encore claires. Il est à espérer qu’un tel accident n’ait été provoqué ou qu’il ne soit utilisé comme prétexte, pour réprimer une opposition politique qui essaye de s’organiser pour les prochaines élections.

Entre temps, la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), a enfin remplacé la Commission Electorale Indépendante (CEI) , ayant été cette dernière une institution de la Transition pour organiser les élections précédentes de 2006. Tous parlent désormais des prochaines élections et le Gouvernement assure qu’elles se tiendront dans les temps prévus par la Constitution (mois de septembre 2011?). Toutefois, le retard que l’on constate dans les opérations de révision du fichier électoral, la récente et très discutée révision constitutionnelle, qui a introduit un seul tour, au lieu de deux, pour les élections présidentielles et la tendance du pouvoir à restreindre les libertés, ce sont des élément, entre autres, qui ne font qu’augmenter les doutes et les incertitudes.

De toute façon, le Pays a besoin d’élections, les locales inclues, pour pouvoir tenter une alternative croyable au régime actuel.

1. UNE TENTATIVE D’ATTAQUE À LA RÉSIDENCE PRÉSIDENTIELLE À KINSHASA

Le 27 février, des hommes armés « non identifiés » ont attaqué à Kinshasa la résidence présidentielle, l’immeuble GLM dans le quartier de la Gombe, mais ils ont été repoussés à la première barrière de sécurité par la garde républicaine avant d’atteindre la demeure.

Juste après cette attaque, des hommes en armes ont essayé de s’introduire dans le camp militaire de Kokolo, dans le quartier Lingwala, à environ cinq kilomètres du lieu du premier incident armé et plus précisément dans sa base logistique centrale, où sont déposés les armements. Les assaillants ont été repoussés par la police militaire du camp.

Selon plusieurs sources, le couple présidentiel n’était pas présent au moment des faits. Sorti de la résidence peu avant de la tentative d’attaque, le couple y est rentré un peu plus d’une heure après.

Les déclarations de Lambert Mende, porte-parole du gouvernement

Le 27 février, le porte-parole du gouvernement congolais Lambert Mende a déclaré que les assaillants étaient armés de fusils kalashnikov, de lances-roquettes RPG 7 mais aussi de machettes et de flèches. Il a donné un bilan de sept assaillants tués et « plus d’une trentaine » de personnes arrêtées dans le rang des forces armées et des services de sécurité, « dont 16 le dimanche dans l’après midi et plus dans la nuit de dimanche à lundi ». Si dans un premier moment, il a pu laissé entendre qu’il s’agissait d’un coup d’état, il a ensuite déclaré qu’il s’agissait d’un « acte de terrorisme. On a voulu faire peur ». »Cette opération ressemble assez à une tentative de s’en prendre à la personne du chef de l’Etat (…). « Il n’y a eu aucun dommage à la résidence », a affirmé M. Mende, ajoutant qu’il s’agissait de la résidence principale de M. Kabila.

Le 1er mars, le gouvernement congolais exclut l’hypothèse d’un coup d’Etat sur l’attaque de la résidence présidentielle. Le ministre de la Communication et médias, Lambert Mende Omalanga, porte-parole du gouvernement, l’a déclaré au cours d’une conférence de presse à Kinshasa. Pour Mende, un coup d’Etat est un acte politique et ça se revendique.

«Un coup d’Etat, normalement, ça se revendique, un coup d’Etat, en principe est signé. Et nous n’avons reçu aucune revendication, aucune signature. Les auteurs eux-mêmes n’ont jeté aucun tract, ils n’ont diffusé aucun message radiodiffusé» a-t-il souligné, ajoutant que «c’est la justice qui nous dira exactement qui est à la base de ça». Selon Lambert Mende, il s’agirait d’une attaque terroriste «primaire», c’est-à-dire que le but était d’abattre le Président pour créer le chaos.

«C’est des gens qui, manifestement, voulaient faire peur aux populations de Kinshasa,» a-t-il expliqué.

Selon le gouvernement congolais, les auteurs des attaques, s’étaient préparés à attaquer de nombreux autres sites en plus de la résidence présidentielle et le camp Kokolo, dont la télévision nationale, l’aéroport et deux prisons. L’attaque de deux lieux stratégiques ne serait qu’une partie d’un vaste complot terroriste. D’après le gouvernement, les assaillants auraient visé le camp Kokolo pour «s’emparer de munitions».

Lambert Mende Omalanga, a affirmé aussi que l’attaque a été menée par un certain «Capitaine Alpha» des FARDC et ancien officier d’un groupe armé intégré, tué lors de l’attaque. Il a aussi précisé que plus d’une soixantaine de « terroristes » ont été arrêtés et sont interrogés, dont des assaillants ainsi que d’autres personnes « qui ont été dénoncées » par ceux déjà arrêtés. « Des commanditaires aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’étranger sont cités » par les personnes arrêtées, a-t-il ajouté, toujours sans donner de précisions.

L’arrivé immédiate de James Kabarebe à Kinshasa

Le 28 février, le ministre de la défense rwandais, James Kabarebe est arrivé à Kinshasa, immédiatement après l’attaque. A Kigali, l’attaque à la résidence de Joseph Kabila a été suivi de prêt par l’entourage de Paul Kagame. Selon plusieurs sources, la sécurité du président congolais Joseph Kabila est en effet assurée, en partie, par des soldats de l’armée rwandaise. Les autorités de Kinshasa et l’armée rwandaise coopèrent donc dans de nombreux domaines, dont la neutralisation des rebelles hutu rwandais (les FDLR), la sécurité du chef de l’Etat congolais et les services de renseignement. James Kabarebe aurait effectué le voyage pour reconnaître les dépouilles des gardes du corps rwandais qui veillaient sur Joseph Kabila. Selon d’autres sources, il serait reparti accompagné de onze prisonniers, même s’il n’est pas dit que ces prisonniers congolais étaient ceux qui auraient participé à la tentative de l’attaque contre la résidence présidentielle.

Une série d’arrestations

Le 7 mars, le colonel Lole Ininande, porte-parole de la police congolaise, a présenté à la presse une centaine de personnes sur les 126 interpellées dans le cadre de l’enquête sur les attaques lancées le 27 février dernier contre la résidence du chef de l’Etat et le camp militaire Kokolo à Kinshasa.

Ces attaques ont fait 11 morts côté assaillants et 8 du côté des forces de défense. Selon le colonel Lole Ininande, au total 126 personnes dont une femme ont depuis été interpellées, dont 44 « déjà mises à la disposition des instances judiciaires » et 82 autres placées « sous enquête préliminaire » de la police. On a présenté d’abord un premier groupe d’une quarantaine d’hommes, en uniforme de détenus, assis près de l’entrée, dans un bon état physique apparent et gardant le silence. Ils ont été rejoints par une cinquantaine d’autres personnes, dont une femme, débarquées d’un camion militaire. Les derniers arrivants, fatigués, certains hagards, d’autres en colère et criant leur innocence, portaient des vêtements civils sales, parfois déchirés, certains étaient pieds nus, d’autres avaient des blessures apparentes. Deux étaient en fauteuil roulant avec des bandages aux jambes.

Cette attaque armée, a expliqué le colonel, est « l’oeuvre d’insurgés venus de l’extérieur, auxquels se sont joints quelques complices se trouvant à Kinshasa » et visait plusieurs cibles.

Ces cibles étaient la résidence du président « dans l’objectif d’attenter à sa vie », le camp Kokolo « dans le but de s’approvisionner en armes et munitions », les deux aéroports de la capitale pour « empêcher tout appui aérien autre qu’en leur faveur », la Radio télévision nationale « pour diffuser des messages subversifs », et deux prisons « en vue d’accentuer leur potentiel offensif », a détaillé le porte-parole.

Après l’attaque de la résidence et du camp, les assaillants « mis en déroute » par la garde républicaine et l’armée, ont été « empêchés d’attaquer les autres objectifs », a-t-il expliqué sans répondre aux questions.

Des armes présumées saisies ont également été exposées: une douzaine de fusils kalachnikov, 4 lance roquettes RPG7 avec une quinzaine de roquettes, deux mitrailleuses légères, mais aussi 25 machettes neuves, quelques couteaux ainsi que deux véhicules volés pour transporter les armes.

Le 7 mars, dans un communiqué, l’association de défense des droits humains «Asadho» se dit «vivement préoccupée» par les informations relatives à l’attaque de la résidence présidentielle et demande la mise en place d’une «commission d’enquête indépendante» chargée de faire la lumière non seulement sur l’attaque du 27 février mais aussi sur celle survenue le 4 février à l’aéroport de Lubumbashi. Se fondant sur des informations en sa possession, le groupement donne son «bilan» sur les événements du 27 février. A savoir : Sept insurgés tués à la résidence du président de la République; deux militaires de la Garde Républicaine (GR) tués ; Un enfant de dix ans résidant dans l’immeuble ex GLM, répondant au prénom de Jonathan, blessé par balle ; Un capitaine des FARDC, non autrement identifié, tué au niveau du Camp militaire Kokolo.

L’association fait, par ailleurs, état de l’arrestation d’une «cinquantaine de personnes, civiles et militaires». A en croire l’Asadho, ces personnes sont détenues en «quatre endroits» suivants : cachot de GLM (Gombe); cachot PM du camp militaire Kokolo dans la Commune de Ngaliema; la 3ème Direction générale de l’Agence nationale des renseignements(ANR) dans la Commune de la Gombe et Prison de Ndolo dans la Commune de Barumbu. Ces «prévenus» sont privés «du droit de visite de membres de leurs familles et de l’assistance de Conseil». L’association égrène des noms : Le capitaine Bimoli de l’état-major renseignements militaires (ex Demiap), arrêté depuis le 01 mars 2011 ; Monsieur Tito Karawa Zobo, âgé de 30 ans, finaliste de l’ISTA (Institut supérieur des techniques appliquées) de l’année 2010, arrêté le 02 mars 2011. Il a été déshabillé devant les membres de sa famille au motif qu’il fallait vérifier s’il n’avait pas de blessures par balles ; Monsieur Karawa Rabbi, âgé de 22 ans, étudiant en 1ere année graduat à l’UPC (Université protestante du Congo) arrêté le 02 mars 2011; Le commandant Mungiro Zangi, affecté au GLM, qui a été arrêté depuis le 02 mars 2011, Monsieur Hubert Eyale Lomela, chargé des projets à l’Eglise du Christ au Congo (ECC) et son ami Monsieur Jimmy Kweyi Ndombasi, tous deux arrêtés le 27 février 2011 dans la résidence du premier cité.

«Ces faits, note l’Asadho, rappellent ceux survenus à Lubumbashi, en date du 4 février 2011, à l’issue desquels seize personnes dont treize éléments de la Garde Républicaine ont été arrêtés, et sont toujours détenus pour «violation de consignes, dissipation des munitions de guerre, fuite devant l’ennemi et mouvement insurrectionnel», à la prison de la Kasapa, sans procès ».

Le groupement recommande au gouvernement «de mettre sur pied une commission d’enquête indépendante (…) en vue d’établir les responsabilités et de punir les coupables» et «de faire respecter les droits fondamentaux des personnes arrêtées notamment les droits de bénéficier d’un traitement qui préserve leur vie, leur santé physique et mentale ainsi que leur dignité; d’entrer immédiatement en contact avec leurs familles ou leurs conseils conformément à l’article 18 de la Constitution de la RDC, et d’être jugées dans un délai raisonnable ou alors d’être relâchées conformément à l’article 6 de la Charte africaine des Droits de l’Homme et des Peuples».

Le 7 mars, dans un communiqué, l’association de défense des droits de l’Homme, «La Voix des Sans-Voix » remarque que «plusieurs personnes arrêtées en rapport avec l’attaque armée contre la résidence du chef de l’Etat du dimanche 27 février 2011, seraient soumises à la torture et à des peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants. D’autres seraient soit portées disparues ou déportées à Lubumbashi, province du Katanga sans que leurs familles et proches à Kinshasa en soient informés». Vu la gravité des faits, la VSV recommande instamment au gouvernement de la RDCongo de:

– garantir la vie, la sécurité et l’intégrité physique et psychologique de toutes les personnes arrêtées en rapport avec l’attaque de la résidence du Chef de l’Etat avant de les déférer devant une juridiction compétente où le droit à la présomption d’innocence et à un procès juste et équitable leur sera garanti en cas de griefs sérieux à leur charge;

– libérer sans conditions toutes les personnes arbitrairement arrêtées et illégalement détenues ;

– mettre en place une commission d’enquête en vue de faire toute la lumière sur ladite attaque en vue de sanctionner les coupables conformément à la loi ;

– organiser un procès public retransmis en direct à la télévision nationale en vue d’informer la population sur ces faits gravissimes.

Plusieurs hypothèses

a) Une provocation politique.

Selon la presse présidentielle, survenant au lendemain de la prestation de serment par les membres de la Ceni, cette attaque porte un message clair: le rejet pur et simple de la conquête du Pouvoir par voie démocratique. La question pertinente est donc de savoir pourquoi cette attaque au moment où la Majorité et l’Opposition ne réfléchissent plus qu’en termes d’élections!

Certains médias kinois, n’hésitent pas à suspecter certains milieux politiques (de l’opposition comme de la majorité) qui voudraient «empêcher» le président sortant Joseph Kabila d’être réélu aux prochaines élections.

b) Une mutinerie militaire.

 

Selon des sources de « La Libre Belgique », le grave incident armé serait une nouvelle manifestation de mécontentement des militaires des FARDC en raison de leurs conditions de vie. Si le président Kabila se montre attentif aux conditions de vie de sa Garde républicaine – véritable armée dans l’armée, puisqu’elle n’est pas placée dans la chaîne de commandement normale – il n’en va pas de même pour la majeure partie des Forces armées, qui survivent dans des conditions misérables. En effet, l’armée congolaise reste encore sous-équipée, sous-payée et sous-alimentée.

Selon certaines sources, les coups de feu auraient été perpétrés par un groupe des militaires partis du camp Kokolo qui voulaient venger l’exécution, par la garde de Kabila, d’un colonel issu des ex-Faz arrêté, torturé et assassiné. Il semble que d’autres ex-Faz partis de Brazzaville se seraient joints à leurs compagnons d’armes pour venger le colonel assassiné. Certains gardes du corps de Kabila sont suspectés de complicité avec les militaires mêmes.

Dans son édition n°2617, datée du 6 au 12 mars 2011, l’hebdomadaire parisien Jeune Afrique donne, sous la plume de Fabienne Pompey, son envoyée spéciale à Kinshasa, une version de faits qui met en cause la «Garde républicaine», autrement dit la garde présidentielle. Il apparaît de plus en plus que les «agresseurs» ne seraient autres que des membres de la garde prétorienne de «Joseph Kabila», abusivement appelée «Garde républicaine». «La GR, explique Jeune Afrique, n’est pas un groupe homogène. En son sein se sont retrouvés des soldats de différents groupes armés, et surtout de différentes origines ethniques (ils viennent pour l’essentiel, du Maniema, du Nord Katanga et des Kivus». Selon «J.A», «des revendications à propos de leurs conditions de vie et des rancooeurs liées à de récents avancements pourraient avoir poussé un groupe ou un autre à la révolte».

Il n’est pas à exclure que la tension qui couve depuis longtemps entre les militaires katangais et rwandais de la garde présidentielle soit à l’origine d’une altercation imprévue éclatée entre les deux factions de la garde républicaine elle même, suite à un incident contingent qu’il valait mieux cacher à l’opinion publique. Il est dès lors facile de comprendre pourquoi Lambert Mende Omalanga s’était empressé de dénoncer une tentative de coup d’Etat avant de parler, le lendemain, faute de preuves, d’un acte terroriste. Et comme on s’y attendait, il n’a pas fallu beaucoup de temps pour qu’une bande de comploteurs contre Kabila et la démocratie soit trouvée et présentée à la presse.

Certaines sources imputent l’attaque du dimanche 27 février au général Faustin Munene (ARP) et à Udjani Mangbama, chef de la milice Enyele de l’Equateur, réfugiés tous les deux à Brazzaville. D’autres journaux kinois soupçonnent «certains éléments» des FARDC issus du MLC de Jean Pierre Bemba, au motif que ceux-ci s’estimeraient «mal intégrés» au sein de l’armée nationale.

c) Un montage.

Des rumeurs se multiplient à Kinshasa et dans la diaspora, où certains dénoncent dans les événements de Kinshasa « un montage » destiné à autoriser une répression des adversaires du régime, neuf mois avant les élections présidentielles.

La prétendue tentative de coup d’Etat évoquée par Lambert Mende ne serait qu’un montage machiavélique destinée à freiner les ardeurs d’une opposition qui s’organise pour imposer l’alternance à la tête du Pays.

Les événements ont suscité plusieurs interrogations sur le mobile et les commanditaires de l’agression: Que s’est-il réellement passé cette journée? Qui sont ces «malfrats» qui auraient attenté à la vie du Président congolais? Qui sont les agresseurs? D’où viennent-ils? Quel est leur objectif? Qui est le commanditaire de leur action? Comment le lieu le mieux protégé de Kinshasa peut-il être pris d’assaut en pleine journée par «un groupe d’individus fortement armés» sans qu’aucun service de sécurité ne s’en rende compte? Est-ce peut on dire qu’il y a eu une tentative de coup d’état ou un putsch manqué contre Joseph Kabila? Ou s´agit-il d´une comédie de mauvais goût signée Joka (Joseph Kabila)?

Selon certains observateurs à Kinshasa, la version officielle du ministre congolais de l´Information serait un gros montage, c´est-à-dire du bluff.

Pour ces observateurs, les alentours de la présidence – compris le Grand Hôtel, l´ambassade Suisse et plusieurs domiciles des ambassadeurs accrédités en RD Congo – pullulent tous les jours des officiels du régime, des agents camouflés de services de «renseignements» (ANR) et autres militaires en uniforme et coiffés des bérets rouges, jaunes , bleus, vert-citrons. Il est pratiquement difficile, pour ne pas dire impossible, qu’un groupe d’assaillants, du reste lourdement armé, progresse pendant plusieurs kilomètres sans attirer l’attention des ces agents de sécurité et des passants.

L´agitation qui règne dans les rangs du pouvoir de Kinshasa peut expliquer un certain comportement de ceux qui prétendent gouverner avec défi. Le scrutin majoritaire à un tour ne garantit plus la victoire aux élections, car le retour de Tshisekedi et Kamerhe sur la scène politique change la donne; il faut donc imaginer d´autres scénarii pour se maintenir au pouvoir. Il faut donc trouver une astuce: inventer un coup d’État imaginaire, afin de créer le chaos pour préparer la politique de la terre brûlée. L’objectif poursuivi par le régime de Kinshasa est simple: créer des troubles, semer la mort et la désolation pour justifier la restriction des libertés individuelles et publiques et pour mettre ainsi hors course les adversaires politiques. Ces «assaillants» armés qui ont attaqué le palais présidentiel, seront utilisés pour dénoncer les «commanditaires» imaginaires qui pourront être arrêtés ou assignés en résidence surveillée. On se prépare, sous prétexte de la lutte antiterroriste, à gêner au maximum les activités de l’Opposition. Le scénario de Rwanda (les attentats à la grenade à Kigali) est en train de se préparer en RDCongo.

Cette attaque au palais présidentiel pourrait être une comédie jouée par Joseph Kabila et ses collaborateurs, afin de justifier dans les prochains jours la proclamation de l’État d’urgence en vue de restreindre les droits humains en RDCongo, notamment les droits d’organiser des réunions politiques. Et au finish, cette «attaque» pourrait servir de prétexte pour le régime en place de «nettoyer» l’armée de certains éléments gênants. A l’analyse de toutes ces questions, l’hypothèse que ce putsch «manqué» soit une farce signée Joseph Kabila peut être émise. Elle aurait pour but d’engager le pays dans un processus d’insécurité devant conduire au report des élections ou de contraindre «les assaillants» à donner des témoignages sur leurs «liens» avec les «cerveaux moteur de l´opération», c´est-à-dire certains acteurs politiques congolais que Joseph Kabila et sa clique voudraient «neutraliser» d’avance.

POLITIQUE

L’Opposition politique se mobilise dans la perspective de remporter la présidentielle de 2011 et toutes les autres échéances électorales. Elle veut apporter une alternative crédible au pouvoir en place, auquel elle reproche «la corruption, le tribalisme, le népotisme, les violations intentionnelles répétées de la Constitution et celles des droits de l’homme, l’insécurité, la mégestion et le maintien de la population au seuil de la limite de la pauvreté».

Toute organisation politique a des ambitions. Toutefois, l’intérêt général de la population est de présenter une Opposition organisée et unie. Avec un seul tour, pour maximiser les chances de l’opposition, il faut une candidature unique.

L’opposition conditionne sa réussite à la «cohésion» et au «programme commun d’alternance», pour ne pas aller «aux élections» en ordre dispersé.

La plupart de ses leaders pensent qu’il est «plus que temps que l’ensemble de l’Opposition politique se retrouve dans toute sa diversité, en privilégiant naturellement les intérêts du peuple et s’engage dans un consensus prenant en compte les ambitions des uns et des autres, autour d’un programme commun pour préparer l’alternance du pouvoir aux prochaines élections générales».

S’il est vrai que «rien n’est impossible», on ne peut s’empêcher de s’interroger sur la capacité des hommes politiques congolais à transcender leurs ambitions personnelles au profit de l’intérêt général. A l’évidence, malgré le consensus dégagé fin 2010, il s’observe depuis quelques semaines une tendance à la «course au pouvoir» en solitaire.

Le 16 février, au moment où l’opposition se cherche un candidat unique pour la présidentielle de novembre, Etienne Tshisekedi a affirmé que lui, de toutes façons, sera candidat à la présidentielle de novembre 2011. La position du leader historique de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) a été confortée par le ralliement à sa candidature de plusieurs partis politiques regroupés au sein d’une nouvelle plate-forme intitulée «Dynamique Tshisekedi Président».

«J’ai lutté 30 ans avec mon parti pour prendre le pouvoir au Congo et instaurer un Etat de droit. Vous comprendrez que je n’accepterais aucun compromis dans ce sens», a déclaré M. Tshisedi. «Celui qui n’est pas d’accord avec le programme de l’UDPS, il est libre de faire ce qu’il veut, il n’est pas obligé de faire une plate-forme avec l’UDPS, mais l’UDPS est préparée à se présenter aux élections et à les gagner», a ajouté l’opposant congolais.

Des témoignages et commentaires des simples citoyens dans les médias vont de la colère à la déception des sympathisants qui condamnent ce manque d’élégance politique alors que des sympathisants de la majorité présidentielle réaffirment que le leader de l’opposition n’a pas la fibre démocratique.

Ces propos avaient aussi suscité des réactions parmi les opposants congolais. Vital Kamerhe, un autre candidat déclaré de l’opposition, avait estimé que la déclaration d’Etienne Tshisekedi constitue «un pari risqué face à un adversaire commun de l’opposition» et a déploré des propos quelque peu excessifs du vieux leader. Tout en reconnaissant que Etienne Tshisekedi a été désigné candidat par son parti, Vital Kamerhe confirme aussi sa propre candidature, tout en sachant qu’il y aura d’autres candidatures. Selon lui, chacun sera candidat de son parti et pourra s’exprimer librement. Toutefois, en sachant que l’union fait la force, l’opposition devra chercher un consensus et une stratégie commune: personne n’est indispensable et personne n’est plus important que les autres. À défaut d’un candidat unique, Vital Kamerhe propose la stratégie du «triangle nucléaire»: l’opposition pourra charger Etienne Tshisekedi d’aller arracher toutes les voix du centre, Vital Kamerhe d’aller arracher toutes les voix de l’est et le Mlc d’aller arrache toutes les voix de l’ouest. Pendant la campagne électorale, chaque candidat pourra toutefois se déplacer sur toute l’étendue du Pays. Le candidat qui obtiendra le meilleur résultat sera le nouveau Président de la République issu de l’opposition. Plusieurs observateurs, toutefois, pressentent dans cette stratégie une dispersion des voix à faveur de la majorité présidentielle.

Le Mouvement de libération du Congo (MLC) refuse d’adhérer à l’appel lancé par le président de l’UDPS Etienne Tshisekedi à l’unité des partis de l’opposition autour de sa candidature à la présidentielle de novembre 2011. Selon le secrétaire général adjoint du MLC en charge de l’idéologie et programmes, Jean Lucien Busa, l’opposition ne peut se réunir qu’autour d’un programme commun et non d’un individu. Les autres liders politiques montrent leur embarras par le silence.

Pour des élections apaisées en vue d’éviter le pire, le comité permanent de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) appelle les acteurs politiques à « faire preuve de grande culture démocratique », le peuple à « redoubler de vigilance », le gouvernement à « sécuriser les populations », la police nationale et les forces armées à « garder leur neutralité et leur caractère apolitique ».

L’abbé Léonard Santedi a souligné que la CENCO, qui a « pris acte » de la révision de la Constitution dans la perspective de prochaines échéances électorales, « ne saurait s’empêcher de relever que la Constitution, gage du consensus national laborieusement obtenu et retrouvé, approuvée par référendum, a été révisée de manière précipitée et expéditive ».

L’Eglise catholique craint que « cette révision ne prélude d’autres erreurs qui conduiraient au retour du monopartisme, à la fin de la démocratie et à l’instauration d’une nouvelle dictature ».

Pour la CENCO, à la veille des prochaines élections, l’impératif doit être clair: que tout se déroule dans le respect strict de la loi électorale, la vérité et la transparence, sans fraude ni manipulation, dans l’apaisement, à l’exclusion de toute dérive autocratique et de toute forme de violence d’où qu’elle vienne.

Si la CENCO appelle la population à redoubler de vigilance pour ne pas vendre sa conscience en échange de cadeaux et dons de la part de ceux qui les lui apportent en ce temps crucial, ni céder à la tentation du tribalisme ou du régionalisme, elle demande par ailleurs au gouvernement de sécuriser cette population et de prendre toutes les dispositions pour que le trésor public ne soit pas détourné aux fins de la campagne électorale.

La CENCO, qui apprécie, par ailleurs, les efforts fournis par le gouvernement pour l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE, souhaite voir les retombées de l’annulation de la dette affectées réellement et en priorité aux secteurs-clés de l’éducation, de la santé et des infrastructures sociales.

Par ailleurs, la CENCO attend du gouvernement le renforcement du programme de bonne gouvernance, attesté par un climat de sécurité sociale et économique pour la population en ce temps où  » la souffrance de la grande majorité de la population est évidente et indiscutable « .

Elle reste toujours préoccupée par la corruption qui constitue un handicap pour le développement économique et social du pays, en proposant au gouvernement le service de l’Eglise catholique, déjà engagée dans la lutte contre la corruption, en vue d’une synergie d’efforts pour combattre ce fléau.

Le 26 février, les membres du bureau de la Commission électorale nationale indépendante, Ceni, ont prêté serment devant la Cour suprême de justice, CSJ, à Kinshasa. Elle remplace la Commission électorale indépendante (CEI), institution d’appui à la démocratie créée pendant la période de transition. La nouvelle Céni est composée de quatre membres de la majorité et trois de l’opposition.

Voici la configuration actuelle du bureau de la Ceni dont les membres ont été désignés à différents postes par consensus:

– président de la Commission, le pasteur Daniel Ngoyi

– vice-président,le professeur Jacques Djoli

– rapporteur, Matthieu Mpita

– 1er rapporteur adjoint, Laurent Ndaye

– 2e rapporteur adjoint, Flavien Misoni

– questeur, Mme Carole Kabanga

– questeur adjoint, Mme Elysée Muhimuzi

La cérémonie de remise et reprise a eu lieu le 3 mars à Kinshasa entre l’Abbé Apollinaire Malumalu et le Pasteur Ngoy Mulunda, respectivement président de la défunte CEI et actuel président de la CENI. Un nouveau calendrier des élections, initialement fixées à partir du 27 novembre avec la présidentielle, va être bientôt publié. « C’est notre engagement de respecter la Constitution et le président élu prêtera serment le 6 décembre » prochain, a déclaré le président du bureau, le pasteur Daniel Ngoy Mulunda. Le président actuel, Joseph Kabila, a prêté serment le 6 décembre 2006 après son élection pour un mandat de 5 ans. Selon la Constitution, le scrutin doit se dérouler 90 jours avant l’expiration du mandat du président en exercice, soit en septembre 2011. Une échéance qui parait difficile à tenir, compte-tenu de la lenteur de la révision du fichier électoral réalisée seulement dans trois des 11 provinces du pays.

À propos des élections présidentielles désormais à un seul tour, la question de légitimité du président élu pourrait se poser avec acuité du fait de la faiblesse du pourcentage obtenu. Ses assises nationales pourraient être mises en doute par ses adversaires politiques qui auraient pu obtenir des résultats similaires sur le territoire national.

Cette contestation, de même que la confusion qui s’ensuivrait, pourrait être exploitée par les planificateurs de la partition du pays. Ceux-ci, qui ne ratent pas une seule occasion pour rentrer dans la danse et brandir leur spectre d’un pays trop grand pour ses habitants et difficile à gouverner par ses dirigeants, pourraient saisir l’opportunité pour inciter, voire encourager les autres candidats en lice à se déclarer présidents élus dans leurs fiefs respectifs. Imaginons alors les conséquences de pareille situation dans un pays post-conflit tel la RDCongo.

KIVU

Levée de l’interdiction de l’exploitation des matières précieuses

Aujourd’hui, c’est autour de l’accès aux riches minerais de l’Est que tourne la bataille. Tous – grands industriels de la haute technologie – veulent avoir accès facile au coltan, à la cassitérite et à l’or.

Et, généralement, les moyens mis en œuvre pour y parvenir ne passent pas par des circuits officiels. Dans la plupart des cas, c’est en se servant d’intermédiaires, le plus souvent recrutés dans le rang des groupes armés qui piaulent à l’Est. Dans cette partie de la République, « business is business ».

En l’absence de l’Etat, dépassé et incapable de faire imposer la loi, des réseaux maffieux se sont développés. Aussi, tous – autorités civiles, militaires et politiques de la province jusqu’à Kinshasa – se retrouvent-ils dans cette industrie minière souterraine qui s’est développée. C’est le cycle infernal.

Le produit de l’exploitation irrégulière et illicite des matières précieuses dans les deux provinces du Kivu et celle du Maniema servait au financement de la guerre. D’ailleurs, tous les rapports, produits à ce sujet, démontrent aisément que les conflits à l’Est de la RDCongo tirent leur origine de la prédation des minerais. Les ressources générées par l’exploitation illicite servent à l’approvisionnement en armes et munitions. Toutes les guerres et rébellions de ces dernières années sont des guerres économiques pour le contrôle et l’exploitation des minerais.

La pacification de l’Est de la RDC passe donc par un contrôle systématique de l’exploitation des matières précieuses. L’encadrement adéquat de cette activité en rapport avec la traçabilité allant de l’extraction jusqu’à la commercialisation en passant par le transport devrait permettre d’indexer les minerais issus des sources illicites.

Selon le ministre des Mines, Martin Kabwelulu, de septembre 2010 à février 2011, période pendant laquelle on a suspendu l’activité minière artisanale dans les trois provinces du Nord Kivu, Sud Kivu et Maniema, beaucoup d’initiatives ont été menées dans le sens d’assurer un meilleur encadrement. Le ministre note quelques mesures d’assainissement. Il s’agit, entre autre, de la publication d’un manuel des procédures de traçabilité des produits miniers, de l’extraction à l’exportation, validé par un arrêté interministériel Mines et Finances; la poursuite de construction des centres de négoce pilotes au Nord-Kivu et au Sud-Kivu; l’assainissement du fichier minier cadastral par la déchéance d’office de 58 permis de recherches au Maniema, 21 au Nord-Kivu et 24 au Sud-Kivu et la création d’une commission nationale de coordination de lutte contre la fraude et la contrebande minières.

Toutes ces mesures d’encadrement visent, note Martin Kabwelulu, la mise en place «des mesures pour renforcer les contrôles internes, en vue de garantir une meilleure traçabilité des minerais et mettre fin au désordre qui caractérisait le secteur minier dans ces provinces.

Toutefois, même dans le cas d’un encadrement efficient, un regain des tensions est à craindre. Non seulement entre groupes armés, mais également entre Etats. L’argumentaire est le suivant: lorsque l’exploitant artisanal aura un comptoir près de sa résidence, sans parcourir de nombreux kilomètres ou ne plus traverser la rivière pour vendre au Burundi ou au Rwanda, les recettes baisseront dans ces pays. Accepteront-ils de perdre autant de recettes?

Il y a une autre question. Autant le chef de l’Etat que le ministre des Mines avaient en son temps dénoncé «l’implication manifeste des autorités locales, provinciales et nationales dans les activités illégales et le commerce illicite des minerais ». Au lieu d’appliquer la loi, celles-ci s’adonnent aux activités minières illicites. D’où, cette pertinente interrogation: «A-t-on déjà neutralisé tous ces réseaux maffieux opérant avec la bénédiction des «autorités locales, provinciales et nationales tant civiles que militaires?».

Malgré l’interdiction de l’exploitation artisanale, l’activité minière a continué à tourner dans les principales mines. Le coltan, l’or et la cassitérite ont continué à être tirés du sous-sol en toute impunité et sous le regard complice des autorités politico-militaires censées garantir l’application de la mesure de suspension.

L’interception à Goma d’un avion étranger chargé d’expédier une cargaison d’or hors des frontières nationales en est une belle illustration. C’est la preuve que des groupes maffieux, ceux épinglés par le chef de l’Etat en septembre 2010, ont persisté dans leurs activités, narguant ouvertement l’autorité de l’Etat. Dépouillé de son pouvoir de coercition, le gouvernement ne pouvait faire mieux que revenir sur sa décision, pour ne pas se couvrir indéfiniment d’opprobre.

Le 1er mars, le ministre des Mines, Matthieu Kabwelulu a levé la mesure du chef de l’Etat suspendant l’exploitation minière dans le Maniema, le Nord et Sud-Kivu. Mais, la levée ne doit prendre effet qu’au 10 mars 2011. Cette nouvelle a été annoncée au terme de quatre jours d’intenses discussions d’harmonisation entre le ministère des Mines et les intervenants dans ce secteur.

De l’avis de la société civile et des opérateurs économiques, l’interdiction d’exploitation artisanale n’avait pas été salutaire, comme l’ont prétendu les décideurs. Elle a causé des dégâts sur le tissu économique des provinces concernées. Car, explique la même source, l’exploitation minière constituait la principale activité économique de la population.

Malheureusement, avec la levée de la mesure de suspension, les groupes armés, les Fardc et les réseaux maffieux ont maintenant l’autorisation légale d’opérer en toute quiétude. Malheureusement, au détriment du pays qui ne tire pas profit de l’activité minière artisanale de l’Est.

Le 4 mars, l’Ong Global Witness a affirmé que «des soldats congolais et des groupes armés ont continué le commerce illicite de minerais dans le Kivu, malgré la suspension pendant six mois de l’exploitation minière artisanale». Dans un communiqué, cette ONG internationale estime que l’interdiction n’a pas réduit le contrôle illégal qu’exercent sur ce commerce les groupes armés et même l’armée nationale congolaise.

Le 10 mars, dans un communiqué publié à Kinshasa, l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) a affirmé que la levée de la mesure de suspension des activités minières dans les provinces du Maniema, Nord et Sud-Kivu doit s’accompagner de sanctions à l’égard des personnes qui ont continué cette exploitation pendant la période d’interdiction.

«Aucune enquête sérieuse n’a été menée par la justice pour mettre la main sur les responsables et les commanditaires de la mafia qui sévit dans les provinces des Maniema, Nord et Sud Kivu», a déclaré le président national de l’Asadho.

Selon lui, l’objectif consistant à remettre de l’ordre dans l’exploitation minière à l’Est de la RDCongo, grâce à cette suspension, n’a pas été atteint.

Pour le président de l’Asadho, «la situation s’est empirée pendant la période de trêve et la paix n’est pas non plus restaurée à l’Est de la RDCongo». Selon lui, certains militaires et policiers affectés à la garde des carrières minières fermées étaient eux-mêmes impliqués dans l’exploitation illégale des minerais.

L’ONG recommande au président de la République d’ouvrir une enquête afin d’identifier toutes les autorités civiles et militaires impliquées dans l’exploitation illégale des minerais à l’Est de la RDCongo. Elle exige aussi du gouvernement d’accélérer la mise en place des mécanismes qui permettront de mettre fin aux pillages de ces ressources naturelles.