POUR LE RESPECT DU DROIT DE MANIFESTATION

Editorial Congo Actualité n. 349 – Par le Réseau Paix et Congo

 

Le 21 janvier, le Comité Laïc de Coordination (CLC), un groupe de catholiques laïcs officiellement reconnu au sein de l’archidiocèse de Kinshasa, a organisé un deuxième dimanche de manifestations, pour obtenir l’application totale et intégrale de l’accord signé par la majorité et l’opposition le 31 décembre 2016. Interdite par les autorités administratives, cette deuxième manifestation aussi a  été violemment réprimée par les forces de l’ordre, causant la mort de six manifestants innocents et procédant à de nombreuses arrestations arbitraires.

Pour sa part, le gouvernement a fourni un bilan de seulement deux personnes tuées par des « balles perdues ». Contrairement à d’autres fois, le gouvernement semble avoir reconnu qu’il s’agissait de deux manifestants pacifiques, car il ne les a pas qualifiés ni de criminels ni de terroristes.

Tout cela conduit à se poser certaines questions:

– Pourquoi interdire une manifestation dont il faudra reconnaître, à postériori, le caractère absolument pacifique?

– Pourquoi déployer un nombre exagéré d’éléments des forces de l’ordre et pourquoi faire un recours disproportionné à la force militaire, pour réprimer des simples manifestations pacifiques?

– Ne serait-il pas plus logique et utile de se borner à les encadrer et à les sécuriser, en n’intervenant qu’en cas de nécessité avérée, pour qu’elles se déroulent dans les meilleures conditions?

Cela contribuerait à sauvegarder le respect des droits aux libertés d’opinion, d’expression et de manifestation promus par la Constitution, à abaisser le niveau de la tension qui ronge actuellement le climat politique et à économiser des ressources financières qui pourraient être utilisées, par exemple, pour l’organisation des prochaines élections, pour la lutte contre les groupes armés encore existants ou pour la réalisation de projets de développement.

Puisque la légitimité des objectifs des marches promues par le CLC est claire et indiscutable, il s’ensuit que ce comité continuera d’en organiser d’autres, jusqu’à ce que ses objectifs soient atteints. Dans ce cas, le gouvernement et, plus particulièrement, les autorités administratives compétentes, devront en prendre acte et adopter les mesures appropriées pour leur bon déroulement.