Congo Actualité n. 268

SOMMAIRE:

ÉDITORIAL: DÉBLOQUER CE QUI EST BLOQUÉ

  1. LE PROCESSUS ÉLECTORAL
    1. La publication du calendrier des élection des gouverneurs des nouvelles provinces
    2. La CENI a lancé un appel d’offres pour l’acquisition de matériel électoral
  2. LE DIALOGUE POLITIQUE NATIONAL
    1. Les « Alliés » de Tshisekedi demandent la nomination d’un facilitateur International pour le dialogue politique national
    2. Dialogue OUI, dialogue NON, dialogue OUI … MAIS
  3. LA JOURNEE « VILLE MORTE » DU 16 FÉVRIER
    1. L’opposition appelle à une « journée ville morte »
    2. La veille
    3. La « journée ville morte »

 

ÉDITORIAL: DÉBLOQUER CE QUI EST BLOQUÉ

 

1. LE PROCESSUS ÉLECTORAL

a. La publication du calendrier des élection des gouverneurs des nouvelles provinces

Le 10 février, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a annoncé que l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs des 21 nouvelles provinces sera organisée le 26 mars prochain.

La période pour le dépôt des candidatures débutera le 11 février et prendra fin le 20 février. Les résultats de cette élection seront publiés le 12 avril.

Les gouverneurs et vice-gouverneurs qui seront élus prendront la place des commissaires spéciaux qui dirigent les nouvelles provinces depuis le mois d’octobre 2015. La nomination de ces commissaires spéciaux avait été consécutive à un arrêt de la Cour constitutionnelle enjoignant au gouvernement de prendre des dispositions transitoires et exceptionnelles pour gérer les nouvelles provinces. A deux reprises, la Ceni avait reporté l’élection des gouverneurs de ces provinces.

Cette élection était prévue le 31 août avant d’être renvoyée au 6 octobre 2015 puis finalement reportée sine die.[1]

Le rapporteur de la CENI, Jean-Pierre Kalamba, a affirmé que ces élections auront lieu «conformément à l’arrêt de la Cour suprême, qui conditionnait toute autre élection par la tenue de ce scrutin».

Selon Jean-Pierre Kalamba, l’obstacle a été levé sur le plan juridique. Les règlements intérieurs des assemblées de nouvelles provinces préalablement rejetés, ont été approuvés après amendements.

L’obstacle financier pour ce scrutin a également été levé car le gouvernement a accepté de débourser les deux millions de dollars nécessaires.

Cependant, pas tous les problèmes sont réglés, car ce scrutin est indirect, avec pour corps électoral les députés provinciaux, élus en 2007 pour un mandat de cinq ans, mais restés en place faute de nouvelles élections. A la question de savoir ce que sera la légitimité de ces gouverneurs, le rapporteur de la CENI répond que la loi permet à ces députés de rester en place jusqu’à l’élection de leurs remplaçants.[2]

La publication du calendrier des élections des gouverneurs et vice-gouverneurs de nouvelles provinces a suscité plusieurs protestations. Premiers à réagir, les membres du G7 avec un communiqué de presse signé par le Député national et Président en exercice de cette plateforme, Charles Mwando Nsimba:

«Dans son communiqué rendu public le 14 janvier 2016, le G7 avait demandé au Président de la CENI de relancer la tripartite majorité – opposition – CENI et de publier le calendrier électoral consensuel qui tienne compte des délais constitutionnels.

Le G7 est surpris qu’en lieu et place de la publication d’un calendrier aménagé, la CENI ait publié seulement un calendrier pour l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs de nouvelles provinces. Le G7 s’interroge comment la CENI se pourrait organiser l’élection apaisée des Gouverneurs et Vice-gouverneurs dans le contexte actuel, caractérisé par la paralysie des Assemblées provinciales et par le dédoublement des partis politiques.

Le G7 considère que la démarche qui consiste à saucissonner le calendrier électoral pour donner l’impression de relancer le processus électoral délibérément bloqué par le pouvoir en place, s’inscrit dans une stratégie de tricherie en vue de reporter la tenue de l’élection présidentielle au-delà des délais constitutionnels.

Une fois encore, le G7 invite la CENI à relancer la tripartite et à publier un calendrier consensuel qui tienne compte des délais constitutionnels».[3]

Le député Henry Thomas Lokondo, de la Majorité présidentielle, a salué « le courage de la Ceni » et a qualifié de « réaliste » le calendrier par elle publié. Il a cependant fait remarquer que le 26 mars, date prévue pour le scrutin, les députés provinciaux seront encore en vacances. Ils devront dans ce cas se réunir en session extraordinaire. Ce qui va couter de l’argent au trésor public dans la mesure où les sessions extraordinaires parlementaires sont payantes. Il a enfin suggéré à la Ceni d’organiser ce scrutin en avril au moment des sessions ordinaires dans les assemblées provinciales.[4]

Pour Samy Badibanga, porte-parole du Groupe parlementaire de l’UDPS et Alliés, le gouvernement et la CENI s’apprêtent à gaspiller de l’argent, de l’énergie et du temps pour une élection illégale par des assemblées illégitimes dans un processus caduc.

Alors que l’organisation des élections présidentielle et législatives prévue en novembre 2016 est à l‘arrêt depuis un an, voilà que l’élection des gouverneurs de nouvelles provinces démembrées est programmée dans la précipitation pour le 26 mars.

Légitimer l’illégitimité est en réalité l’objectif de cette opération électorale. Car en aucun cas, un député hors mandat ne peut conférer à un gouverneur une légitimité qu’il n’a pas. C’est bien simple: l’article 158 de la loi électorale dispose: «Les gouverneurs et vice-gouverneurs de province sont élus (…) par les députés provinciaux». Or, l’article 197 de la Constitution fixe à 5 ans le mandat des députés provinciaux. Et le mandat des députés provinciaux, élus en 2006, a expiré depuis 2011 !

A l’illégalité de l’élection prévue le 26 mars 2016 s’ajoute encore un second niveau d’illégitimité lié au principe de démocratie représentative et au droit fondamental à la participation citoyenne aux affaires publiques. En effet, les nouvelles provinces n’ont pas d’élus propres, puisqu’elles n’ont pas encore élu de représentants. Aucun élu ne représente donc les citoyens de ces nouvelles provinces. Il s’en suit que des députés hors-mandat depuis 2012, donc illégitimes, ne peuvent pas élire un gouverneur provincial au nom de citoyens qu’ils ne représentent pas.

Enfin le fondement légal de cette élection des gouverneurs est contraire à la loi car il est déjà expiré.

En effet, la CENI fonde aussi son calendrier du 10/02/16 sur la loi électorale qui édicte en son article 168 ce qui suit: «l’élection du Gouverneur et du Vice-gouverneur de province a lieu, au plus tard, vingt et un jour après l’installation du bureau définitif de l’Assemblée provinciale». Or, pour parler de l’installation du bureau définitif de l’Assemblée provinciale, il convient de recourir à l’article 9 de la loi de programmation n°15/004 du 28 février 2015 qui stipule que: « quinze jours suivant la présentation du rapport par la commission et sa prise d’acte par l’Assemblée provinciale existante, chaque assemblée provinciale de la nouvelle province se réunit de plein droit en session extraordinaire en vue, entre autre, de l’élection et l’installation du bureau définitif». Or, ces délai sont révolus. Les nouvelles provinces et leurs bureaux sont donc caducs et ne peuvent élire un gouverneur sans violer la loi qui les a installés.

L’ordre constitutionnel et les dispositions législatives imposent donc d’organiser l’élection, libre et transparente, de nouveaux députés provinciaux. Eux seuls pourront élire des gouverneurs provinciaux légitimes. Les candidatures à ces élections provinciales et les cautions ont d’ailleurs été déjà enregistrées et encaissées.[5]

Le 16 février, la Nouvelle classe politique et sociale (NCPS) / Opposition nationaliste, a demandé au président Joseph Kabila de sursoir à l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs de nouvelles provinces programmé par la CENI le 26 mars prochain.

Pour le porte-parole de la NCPS/Opposition nationaliste, le député Steve Mbikay, les actuels députés provinciaux sont illégitimes, car hors mandat, ayant été élus en 2006 pour un mandat de cinq ans. Ils ne peuvent donc pas élire des gouverneurs. «Les députés provinciaux illégitimes, ne peuvent conférer aux gouverneurs des provinces une légitimité qu’ils n’ont pas. Si les députés provinciaux étaient légitimes pour élire les gouverneurs des nouvelles provinces, pourquoi n’élisaient-ils pas les gouverneurs des toutes les provinces qui sont hors mandats? Pourquoi n’ont-ils pas élu de nouveaux sénateurs?», s’interroge Steve Mbikayi.

Selon lui, ces députés provinciaux affectés à des nouvelles provinces ont été élus dans des provinces qui n’existent plus. Ils ne peuvent donc pas appartenir à des provinces qui viennent de voir le jour et qui sont des nouvelles entités juridiques à part entière. Enfin, Steve Mbikayi accuse la MP d’avoir triché, en envoyant ses candidats gouverneurs dans ces provinces comme commissaires spéciaux, pour leur permettre de faire la campagne pendant quatre mois, se familiariser avec les Députés provinciaux et avoir des moyens pour les acheter.[6]

Avec les élections des gouverneurs des nouvelles provinces et la reprises des activités parlementaires dans ces entités territoriales, les questions de fond remontent à la surface. Où vont siéger les assemblées provinciales? Où vont travailler les ministres provinciaux et leurs dépendants?

Comment rémunérer le surplus de personnel politique, plus particulièrement la dizaine de ministres par nouvelle province et leurs suites? Comment rémunérer ces dircab, conseillers et personnel d’appoint qui vont bientôt trouver de « l’emploi », à la faveur de l’entrée en fonction des assemblées et exécutifs provinciaux? Des soucis supplémentaires pour le Trésor public déjà confronté aux urgences électorales sur fond de baisse des recettes de l’Etat, en raison de l’effondrement des cours des matières premières.[7]

b. La CENI a lancé un appel d’offres pour l’acquisition de matériel électoral

Le 10 février, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a officiellement lancé son appel d’offres pour l’acquisition du matériel nécessaire à la révision du fichier électoral pour un montant d’environ 200 millions de dollars. L’appel d’offres a pour but d’identifier le meilleur opérateur pour répondre aux besoins de la Commission électorale. Selon le code de passation de marché, il faudra entre quatre et cinq mois pour désigner l’entreprise en question. La sélection finale interviendrait donc au mieux au mois de juin ou, au plus tard, début juillet. Or, selon la Constitution, le corps électoral doit être convoqué trois mois avant la fin du mandat du président.

Pour respecter ce délai, il devrait l’être avant la fin du mois de septembre. Il faudrait donc qu’en trois ou quatre mois, le matériel soit livré et la révision terminée. Mission impossible? Selon la Céni, «on ne peut pas convoquer d’élections sans corps électoral», mais avec plus de moyens, notamment en termes financiers et logistiques, il serait possible de raccourcir la durée de l’opération de révision du fichier électoral.[8]

Le 13 février, au cours d’un échange avec les institutions provinciales de Kinshasa, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Corneille Nangaa, a affirmé que l’opération de révision du fichier électoral pourra durer au minimum seize ou dix-sept mois.[9]

Le mouvement citoyen Filimbi a réagi à l’annonce par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) d’un nouvel appel d’offres pour l’acquisition du matériel nécessaire à la révision du fichier électoral. D’après Filimbi, cette nouvelle annonce menace le respect des délais constitutionnels, pour l’organisation d’élections avant la fin 2016 et confirme, une fois plus, la volonté politique de renvoyer les élections. Selon le coordinateur de Filimbi, Floribert Anzuluni, «On avait confié une attribution provisoire du marché à l’entreprise Zetes. C’est la même entreprise qui a géré le processus d’enrôlement des électeurs en 2005 et en 2011. Le marché a été attribué, normalement il aurait fallu finaliser ce marché-là. Mais bizarrement, on se retrouve aujourd’hui à faire un nouvel appel d’offres qui va évidemment prendre du temps».

De son côté, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, réfute ces craintes et promet que les délais constitutionnels seront respectés: «C’est complètement insensé. Ce que la Céni vient de prendre comme initiative est la preuve même qu’il y aura des élections en 2016. Donc à moins de chercher la petite bête, on ne peut pas s’en offusquer si tant est que l’on veut vraiment que les élections aient lieu en 2016».[10]

2. LE DIALOGUE POLITIQUE NATIONAL

a. Les « Alliés » de Tshisekedi demandent la nomination d’un facilitateur International pour le dialogue politique national

Le 8 février, dans une déclaration signée par Lisanga Bonganga e rendue publique dans la soirée, les partis politiques et regroupements de soutien au président de l’UDPS ont invité la présidente de la Commission de l’Union Africaine à désigner illico presto un facilitateur international pour mettre en place un comité préparatoire et convoquer le dialogue politique national:

«Le 26 janvier 2016, à Kinshasa/Gombe, une délégation des Partis, Regroupements et Personnalités Politiques, tous Alliés au Président Etienne Tshisekedi, avait eu une séance de travail avec Edem Kodjo, Envoyé Spécial de Nkosazana Zuma, Présidente de la Commission de l’Union Africaine (UA). Dans une note remise à Edem Kodjo, à l’issue de cette séance de travail, on remarquait que, en novembre 2016, vont se dérouler les élections telles que prévues par la constitution: la présidentielle, les législatives et les provinciales et que le Président Joseph Kabila ne devrait pas concourir à un troisième mandat consécutif.

Ainsi donc, l’an 2016 s’annonce comme la fin définitive de son mandat.

Dans cette perspective, la présidentielle aura une portée singulière du fait qu’elle va marquer et consacrer l’alternance démocratique tant rêvée par le peuple congolais et cela pour la première fois dans l’histoire de la RDCongo. A cette occasion, le Président Joseph Kabila sera honoré de faire la passation pacifique de pouvoir avec le nouveau Président élu.

Aujourd’hui, à dix mois de cette échéance décisive, le Gouvernement du Président Joseph Kabila continue à user de toutes formes de subterfuges pour empêcher la tenue des prochaines élections.

C’est donc dans le souci de prévenir que la longue et interminable crise de légitimité n’entraine notre pays à renouer avec le cycle infernal des violences aux conséquences néfastes que le Président Etienne Tshisekedi continue inlassablement à prôner un dialogue politique transparent et inclusif, tirant son fondement à la fois dans l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et les deux Résolutions subséquentes du Conseil de Sécurité des Nations-Unies (2098 et 2211).

Les Alliés du Président Etienne Tshisekedi constatent que Edem Kodjo avait été investi d’une mission exploratoire pour l’organisation du dialogue politique convoqué par le Président Joseph Kabila. Après l’entretien, le 4 février à Bruxelles, entre Monsieur Edem Kodjo et le Président Etienne Tshisekedi, les Alliés du Président Etienne Tshisekedi considèrent comme terminée la mission exploratoire de Monsieur Edem Kodjo.

Les Alliés du Président Etienne Tshisekedi pensent que la Présidente de la Commission de l’Union Africaine, respectueuse de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et des deux Résolutions du Conseil de Sécurité des Nations-Unies (2098 et 2211) … est donc fondée, dès à présent, de désigner un facilitateur international pour le dialogue politique avec comme mission de:

– Composer, de commun accord avec les deux parties prenantes congolaises, les listes du Comité Préparatoire du dialogue politique transparent et inclusif;

– Convoquer le dialogue politique transparent et inclusif.

A cet effet, la mission du facilitateur ainsi désigné devra être assortie d’une feuille de route contraignante quant au respect de la Constitution et des délais constitutionnels».

Parmi les partis signataires de cette déclaration, il y a notamment: le G14, le SET (Soutien à Etienne Tshisekedi), la Dynamique Tshisekedi président, le Condor, le Mouvement présidentiel populaire, le Front populaire et l’Union pour la nation.[11]

Le 11 février, lors du lancement des manifestations commémoratives du 34ème anniversaire de l’UDPS, créée le 15 février 1982, le Secrétaire général du parti, Bruno Mavungu, à la question de savoir si l’UDPS pourrait aller au Dialogue ensemble avec les autres partis de l’Opposition, a répondu que, «pour l’UDPS, le Dialogue tire ses origines dans tout ce qui a entouré l’organisation de l’élection présidentielle de 2011. Etienne Tshisekedi a remporté ces élections et Joseph Kabila a été proclamé vainqueur. Voilà le nœud du problème. De ce fait, l’UDPS ne reconnaît pas Kabila comme Président de la République, ni ses institutions. La publication des résultats de la Présidentielle 2011 a provoqué la division du pays en deux blocs: celui di Tshisekedi et celui de Kabila. L’UDPS cherche jusqu’aujourd’hui la vérité des urnes». Cette théorie amène les ténors de ce parti à souhaiter un Dialogue qui devrait adopter un format réduit aux seuls représentants d’Etienne Tshisekedi et de Joseph Kabila. Bruno Mavungu est d’avis que l’inclusivité au Dialogue devrait se faire en rapport à la crise de légitimité politique issue des élections présidentielles de 2011.[12]

b. Dialogue OUI, dialogue NON, dialogue OUI … MAIS

Le 12 février, au Centre Interdiocésain de Kinshasa, le Bureau de Liaison avec le Parlement (BLP) de la Conférence Episcopale du Congo (CENCO) a organisé une tribune d’expression populaire sous le thème « Le dialogue est une opportunité pour la relance du processus électoral dans le pays ».

Le sénateur de la majorité She Okitundu a rappelé les imperfections et les violences post électorales enregistrées lors de deux cycles électoraux de 2006 et 2011. D’où, il est impérieux que les Congolais se retrouvent autour d’une même table pour mieux préparer le 3ème cycle électoral. Il a soutenu que le dialogue est une nécessité, dans la mesure où ce forum va permettre d’avoir des élections apaisées et répondant aux standards internationaux. Mais, l’organisation de ce forum doit respecter la souveraineté du pays.

Le député national de l’opposition Grégoire Mirindi a fait savoir que, après les ratés observés lors des élections de 2006 et 2011, l’opposition avait réclamé la tenue d’un dialogue mais le gouvernement l’avait toujours jugé inopportun. Il a affirmé que l’opposition refuse le dialogue parce que le gouvernement a montré sa mauvaise foi pour organiser les élections. Il a martelé que l’exécutif a l’obligation de financer les élections et de sécuriser les biens et les personnes et la CENI celle d’organiser les élections. Pourquoi alors organiser un dialogue en cette période? s’est-il interrogé.

L’Abbé Donatien Nshole, secrétaire général adjoint de la CENCO a indiqué que «la CENCO se situe au milieu des pro-dialogue et des anti-dialogue. Elle estime que le dialogue est la meilleure voie pour mettre fin à la crise qui secoue le pays». Il a précisé que la Cenco veille à ce que le dialogue n’énerve aucune disposition de la constitution. Il a indiqué que le dialogue devrait se tenir dans le respect du cadre constitutionnel et ne pas occasionner le glissement tant redouté. Il a souligné qu’aucun gouvernement de transition ne serait issu de ces assises. Le représentant de la CENCO a également exhorté toutes les parties prenantes à respecter la Constitution.

Enfin, le président de la CENI, Corneille Nangaa, n’a pas usé de la langue de bois pour fustiger la duplicité des acteurs politiques qui refusent de prendre leurs responsabilités pour faire face aux problèmes qui se posent dans notre pays. Revenant sur les attributions de la CENI, il s’est attardé sur le fichier électoral établi en 2006 avec l’existence de 25 millions d’électeurs, celui de 2011 avec 7 millions des votants supplémentaires, les arriérés électoraux, la publication du calendrier de la CENI qui a occasionné des débats houleux, le budget global alloué à la CENI. Il a soutenu qu’en dépit de l’alinéa qui avait mis le feu aux poudres en janvier 2015, il est dit clairement que la CENI a besoin des chiffres précis sur la population congolaise pour répartir les sièges dans les différentes circonscriptions. Il a fait aussi état des cartes d’électeurs délivrées en dehors du circuit officiel, des problèmes des nouvelles provinces issues du démembrement territorial. Il a exhibé à l’assistance le spécimen de la nouvelle carte d’électeur, et attend voir les décideurs politiques jouer pleinement leurs partitions pour que lui et ses pairs fassent leur part de travail.[13]

3. LA JOURNEE « VILLE MORTE » DU 16 FÉVRIER

a. L’opposition appelle à une « journée ville morte »

Le 10 février, la Dynamique de l’Opposition, le G7 et le Front Anti-Dialogue ont appelé le peuple congolais à une journée « ville morte » le 16 février prochain. Dans une déclaration politique publiée à Kinshasa, ces trois plateformes de l’opposition ont invité les Congolais à «rester à la maison, à ne pas aller au travail et à ne pas envoyer les enfants à l’école».

Ces opposants disent vouloir «honorer la mémoire des concitoyens victimes de la barbarie du 16 février 1992». Ils rappellent que ce jour-là, «plus de 2 millions de femmes et d’hommes [avaient] pris le courage de se lever, avec détermination, pour réclamer la réouverture de la Conférence nationale souveraine». Cette manifestation avait été violemment réprimée par le régime de Mobutu.

Mais l’appel des opposants ne se résume pas seulement à la commémoration de cette journée du 16 février 1992. «Aujourd’hui, la démocratie est de nouveau menacée et le processus électoral est délibérément retardé par des velléités dictatoriales et des tentatives malveillantes de violer notre Constitution», poursuit le texte de la déclaration.

Ils disent également vouloir rappeler à Joseph Kabila que «il est le garant de la constitution et qu’il est, de ce fait, tenu à la respecter et à la faire respecter par tous».

Ainsi, les opposants appellent chacun à «se mobiliser pour lancer un sérieux avertissement à Joseph Kabila et à tous ceux qui sont tentés à violer la constitution, pour rester au pouvoir à vie».

Les trois plateformes de l’opposition ajoutent avoir voulu proposer «une journée « ville morte » pour: dire non au glissement, non au troisième mandat, non à la présidence à vie, non à la violation de la constitution et pour dire oui à l’organisation de l’élection présidentielle dans les délais constitutionnels, oui à l’alternance politique et dénoncer les atteintes aux libertés fondamentales du peuple, lui garanties par la constitution».[14]

L’ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, appelle les habitants de cette province démembrée d’observer la journée ville morte prévue le 16 février: «Moi je souscris au mot d’ordre donné par l’opposition et la société civile pour une ville morte. La population doit suivre cet appel, car c’est une action pacifique importante qui doit pousser le gouvernement à respecter la constitution et à entendre la voix du peuple qui souffre».

Interrogé sur l’appel de l’ancien gouverneur, le maire de la ville de Lubumbashi, Jean Oscar Sangouza, n’a pas souhaité s’exprimer. Il a cependant publié le samedi 14 février un communiqué dans lequel il demande aux habitants de Lubumbashi de vaquer paisiblement à leurs occupations quotidiennes. En outre, le maire met en garde toute personne qui sèmerait des troubles dans la ville. Il sensibilise aussi les agents de l’Etat, les responsables des entreprises, des écoles, des instituts supérieurs et des universités ainsi que des commerçants, les invitant à aller travailler mardi comme à leur habitude. Des communiqués dans ce sens sont lus dans les médias locaux.[15]

Le 15 février, dans un message publié à l’occasion du 34ème anniversaire du parti, le président de l’UDPS, Etienne Tshisekedi, a finalement invité ses partisans à répondre à l’appel du Front citoyen 2016: «j’apporte mon soutien à toutes les manifestations pacifiques programmées pour faire pression sur le gouvernement actuel, et particulièrement à la ville morte prévue pour ce mardi, 16 février 2016». Il s’agit d’un ralliement de dernière minute qui surprend plus d’un. La semaine dernière pourtant, Bruno Mavungu, secrétaire général du parti avait publiquement rejeté cette journée « ville morte ». Il reprochait même à ses organisateurs de vouloir récupérer la date très symbolique du 16 février à des fins politiques. Une prise de position qui avait suscité des remous au sein de l’UDPS, certains accusant le secrétaire général de vouloir faire cavalier seul pour ménager ses bonnes relations avec le pouvoir, en vue d’un possible gouvernement d’union.[16]

b. La veille

Le 14 février, en début d’après-midi, le député de l’opposition et président du parti politique Engagement pour la citoyenneté et le développement (Ecidé), Martin Fayulu, a été interpellé, au siège de son parti, par huit personnes dont cinq militaires armés et trois personnes habillées en civils. Il a pu être libéré dans la soirée.

C’est sous escorte militaire que le député d’opposition a été reconduit à son domicile, après avoir été détenu plusieurs heures, malgré son immunité parlementaire. Martin Fayulu était au siège de son parti pour préparer une campagne de sensibilisation sur la journée de protestation de mardi, quand il a été arrêté, dans des circonstances violentes qu’il a lui-même racontées: «Cinq militaires armés et trois civils sont venus dans mon bureau.. Ils sont venus chez moi pour dire qu’il y avait la bagarre chez nous. Je leur ai dit qu’il n’y avait pas de bagarre. Ils m’ont demandé d’ouvrir ma voiture. J’ai ouvert la voiture. Ils ont vu des documents que nous distribuons aux congolais pour leur dire que mardi 16 février, c’est journée ville morte sur toute l’étendue de la république. Et là ils m’ont dit que je dois aller chez leur chef. J’ai dit non et pourquoi. Et ils ont commencé à me brutaliser. Ils m’ont tabassé, ils m’ont blessé et ils m’ont jeté dans leur jeep. Ils m’ont amené à la demiap, les services des renseignements militaires».

Selon le porte parole du Gouvernement, Lambert Mendé, Martin Fayulu avait été arrêté pour incitation aux troubles à l’ordre public. Le ministre des Relations avec le Parlement, Triphon Kin-kiey Mulumba, a pour sa part affirmé que le député Martin Fayulu a été arrêté parce que «c’est une question de flagrance. Je ne sais pas quel document il avait avec lui, mais on parle des tracts qu’i laurait avec lui».

Le secrétaire général de l’Ecidé avait dénoncé des intimidations à l’endroit de son président.

«Nous sommes convaincus que c’est de l’intimidation. Vous savez que Martin Fayulu a lancé un appel à la ville-morte pour le 16 février. Et depuis un temps, il fait l’objet des menaces et intimidations auxquelles nous n’allons pas céder», a-t-il souligné.

L’envoyé spécial des Etats-Unis pour les Grands Lacs, Tom Perriello, a exprimé sa préoccupation après cette arrestation. «Criminaliser l’opposition et toute voix dissidente ne peut que créer de l’instabilité», a-t-il déploré sur Twitter.

Le chef du bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme estime qu’«arrêter un leader de l’opposition est un pas supplémentaire très sérieux qui confirme que l’espace politique continue de se réduire et qu’il y a de plus en plus de restrictions des droits et libertés en RDC».

Une inquiétude partagée par l’ONG Human Rights Watch. Pour Ida Sawyer, responsable de HRW pour la RDC, cette arrestation est un signe très inquiétant: «C’est le dernier cas de répression à l’encontre des opposants et des activistes de la société civile qui appellent au respect des délais constitutionnels dans le cadre de l’organisation des élections».[17]

Le 15 février, le Gouvernement a rappelé que la journée du 16 février est ouvrable. Dans un communiqué officiel, le vice-premier ministre et ministre du Travail a souligné que la date du 16 février n’est pas reprise sur la liste des journées fériées en RDC. Par conséquent, tous les agents et fonctionnaires de l’Etat sont tenus de se rendre à leurs lieux de service, sous peine d’être sanctionnés conformément aux textes qui les régissent.

A ce sujet, le ministre de la Fonction publique, Pascal Isumbisho, a déclaré: «Il n’est pas question de journée ville-morte. Il faut venir au travail comme les autres jours [ouvrables]. Je voudrais le rappeler à tous les agents et fonctionnaires de l’Etat […] Tous les secrétaires généraux, les directeurs et tous les chefs de service doivent veiller à ce que le travail se fasse comme d’habitude».

Le commissaire de la police ville de Kinshasa, le général Célestin Kanyama, a insisté: «Tout le monde doit aller au travail puisque la journée n’est pas décrétée fériée». Par conséquent, a-t-il prévenu, la police va être déployée à travers la ville pour interpeller toute personne qui tenterait d’étouffer la liberté de mouvement des autres.[18]

Le 15 février, la Majorité Présidentielle a informé l’opinion nationale qu’elle ne manifestera finalement pas ce mardi 16 février à Kinshasa comme elle l’avait annoncé en décembre. «L’hôtel de ville de Kinshasa nous a refusé l’autorisation; la marche (…) n’aura pas lieu», a déclaré Henri Mova Sakanyi, secrétaire général du PPRD. Interrogé, le ministre de l’Intérieur de la ville province de Kinshasa, Emmanuel Akweti, a affirmé que le gouvernement de la capitale «n’avait autorisé aucune manifestation demain (mardi) sur toute l’étendue de la ville de Kinshasa» et assuré n’avoir reçu aucune notification de manifestation de la part de qui que ce soit.[19]

c. La « journée ville morte »

Le 16 février, décrété journée « ville morte » par une coalition d’opposants, les habitants de Kinshasa sont restés massivement chez eux.

A Kinshasa, une mégapole de dix millions d’habitants, tout au longue des premières heures de la matinée, la circulation est restée extrêmement fluide et les piétons rares. « Je vais au travail pour éviter d’être sanctionné. J’espère trouver un bus », a dit Henri-Paul, un fonctionnaire.

Après plusieurs heures de paralysie des transports publics, la vie reprenait timidement vers 10h00 (09h00 GMT) et les bus Transco (transports publics), les « esprits de mort » (taxis collectifs), taxis et taxis-motos commençaient à reprendre du service, mais biens moins nombreux que d’habitude. Nombre d’habitants n’ont pu se rendre à leur travail et les magasins restaient largement fermés.

La marée quotidienne d’écoliers et collégiens en uniformes bleu et blanc avait déserté les rues. Les écoles et les universités étaient largement fermées aussi. Sans forcément adhérer au mot d’ordre de grève, bien des parents ont fait le choix de ne pas mettre leurs enfants en classe par craintes d’éventuels incidents.

Les marchés aussi étaient presque vides. D’ordinaire, le marché central de la capitale de la République démocratique du Congo grouille de monde mais le brouhaha habituel a fait place à un silence de cathédrale. Les « mama mombongo » (commerçantes) ont massivement déserté les lieux, la clientèle aussi. Philomène, vendeuse au grand marché de Kinshasa, espérait tirer profit de la « ville morte » décrétée par l’opposition pour augmenter sa recette grâce à une concurrence amoindrie. Mais l’opération « ville morte » a si bien pris qu’à la fin d’une journée gâchée, elle maudit tout à la fois le pouvoir et l’opposition.

« Les acheteurs ne sont pas venus et je n’ai pas pu vendre mes poulets », regrette Déborah, vendeuse d’une quarantaine d’années, mère de quatre enfants. « Nous vivons au jour le jour, ces manœuvres politiciennes pénalisent notre business. Que mangeront mes trois enfants aujourd’hui ? » s’indigne Christine, vendeuse de piments et d’oignons d’une cinquantaine d’années dont les produits pourrissent sous un soleil ardent. A côté, Cécile la quarantaine, ne décolère pas, alors qu’elle asperge d’eau un tas de poissons, dans l’espoir de leur rendre leur fraicheur perdue. « J’ai baissé les prix [jusqu’à vendre à perte], mais personne ne vient acheter, à cause de cette maudite ville morte décrétée par ces politiciens qui ignorent tout de nos conditions de vie », tempête Catherine, vendeuse de poisson importé. Victorine tient une friperie et a réalisé une bonne affaire. « Elles sont restées à la maison, ces naïves », se réjouit-elle exhibant un petit sac plein de billets sales. « J’ai récupéré leur clientèle. J’ai vendu dix fois plus » que d’habitude. Pendant que les vendeuses malchanceuses essayent désespérément d’écouler leur stock, le jour tombe et la vie renaît à Matonge, quartier symbole de l' »ambiance kinoise ». Il est 16h00, les gargotes ont rouvert et sont prises d’assaut.

A Kinshasa, les terrasses des cafés ont commencé à rouvrir en fin d’après-midi. « La ville était morte la journée, mais le soir les Kinois doivent vivre », expliquait tout sourire Christophe Milongo, en train de boire des bières avec des amis.

Certains services de l’Etat auprès de quelques cabinets ministériels ont partiellement fonctionné avec des travailleurs qui n’ont pas suivi le mot d’ordre de l’opposition. Une fonctionnaire du ministère de la Justice affirme être venue au travail par contrainte, puisque son ministre a proféré à la veille des menaces de sanction contre les absents et assuré qu’il y aurait un contrôle physique. En effet, la police était là pour prélever les présences des agents et fonctionnaires. Au ministère des Affaires étrangères, la salle de capture pour les passeports a reçu moins de requérants que d’habitude.

Dans la capitale, le signal de la radio RFI qui avait été brouillé dès le matin a été rétabli aux alentours de 17h00 (16h00 GMT). RFI est l’une des radios les plus écoutées en RDC.

A Lubumbashi (sud-est), la deuxième ville de la RDCongo, le mot d’ordre a été largement ignoré. Selon plusieurs témoins, la vie a été « pratiquement normale », avec une affluence dans les rues un peu moins forte que d’habitude dans cette ville de deux millions d’habitants.

La journée ville morte a été globalement bien suivie à Bukavu (est) et moyennement à Goma.

A Goma, les autorités ont arrêtés à l’aube six militants de la Lutte pour le changement (Lucha). L’ONG de défense des droits de l’Homme Amnesty International a jugé ces arrestations « arbitraires » et a appelé à la libération immédiate des militants.

Au Sud-Kivu (est), l’Union pour la Nation congolaise (UNC), un des trois grands partis de l’opposition, a dénoncé l’arrestation d’un de ses cadres locaux.[20]

Le 17 février, les autorités de la commune de la Kenya dans la ville de Lubumbashi ont scellé une dizaine de magasins qui n’ont pas ouvert et ceux qui ont ouvert en retard le 16 février, décrété journée ville morte par l’opposition. La bourgmestre de cette commune a indiqué que, si les propriétaires de ces commerces ne paient pas une amende de 500 dollars américains, leurs magasins resteront fermés pendant un mois. L’avocat de ces commerçants, Astia Mulunda, condamne cette décision et exige la réouverture des magasins. C’est grâce à l’intervention du maire de la ville de Lubumbashi que, le 18 février, la mesure de fermeture de ces établissements commerciaux a été levée et que leurs propriétaires ont pu reprendre leurs activités, sans payer d’amende.[21]

L’opposition politique estime que le bilan de cette opération est positif. La population a largement répondu à l’appel, malgré les pressions du pouvoir en place, a affirmé Eve Bazaiba, secrétaire générale du Mouvement de libération du Congo (MLC). Eve Bazaiba note que le mot d’ordre de la ville-morte a été suivi partout à travers le pays, mais à différentes proportions à cause des pressions exercées par les autorités sur la population. La secrétaire générale du MLC espère que, à travers cette opération, le chef de l’Etat, Joseph Kabila, ait compris le message du peuple congolais qui veut “l’alternance politique” et l’organisation des élections dans les meilleurs délais.

Pour sa part, la Majorité présidentielle parle d’un “échec cinglant”. Selon le porte-parole du Gouvernement, Lambert Mende, en général, la population n’a pas répondu à cet appel de l’opposition. Il soutient que le Gouvernement n’a pas recouru aux menaces pour contraindre les fonctionnaires d’aller vers leurs lieux de service. Au sujet des contrôles physiques annoncés au sein des services de l’administration publique, le ministre du Travail, Willy Makiashi, a indiqué que des «situations atténuantes» seraient prises en compte pour ceux qui seraient arrivés au travail en retard pour des raisons des difficultés de déplacement. [22]

Le 17 février, dans un communiqué de presse, le G7 a affirmé que «la forte mobilisation observée lors de la journée ville morte est un appel solennel du peuple congolais au strict respect de la Constitution et doit dissuader toute manœuvre de glissement du processus électoral et de révision constitutionnelle». Selon le G7, «le Peuple congolais a montré clairement la voie à suivre et chacun: Président de la République, Majorité, Opposition, Société civile et communauté internationale, doit tirer les conséquences qui s’imposent». Pour le G7, «la mobilisation réussie de ce 16 février 2016 n’est qu’une étape du long parcours qui mène à l’ancrage définitif de notre pays dans la démocratie et dans l’Etat de droit».[23]

Le 17 février, le Front du peuple a constaté que le mort d’ordre a été suivi sur toute l’étendue du territoire national, particulièrement à Kinshasa. Les alliés d’Etienne Tshisekedi croient en la «capacité de résistance du peuple congolais qui a su, avec courage et dignité, braver la menace, le mensonge, la propagande et la manipulation de la majorité». Ils voient, à travers la «réussite de cette journée ville morte, la victoire du peuple souverain contre un pouvoir décadent qui se radicalise sur sa pente répressive, autocratique et dictatoriale». D’où leur appel aux Congolais à «retrouver la conscience collective pour transformer l’esprit du 16 février 2016 en énergie positive, comme combat pour le respect de la Constitution et le triomphe de l’alternance démocratique irréversible en novembre 2016».[24]

[1] Cf Radio Okapi, 10.02.’16

[2] Cf La Voix de l’Amérique – Africatime,11.02.’16

[3] Cf Forum des As – Kinshasa, 10.02.’16 http://www.forumdesas.org/spip.php?article6678

[4] Cf Radio Okapi, 11.02.’16

[5] Cf Le Phare – Kinshasa, 15.02.’16

[6] Cf Radio Okapi, 17.02.’16

[7] Cf José Nawej – Forum des As – Kinshasa, 11.02.’16

[8] Cf RFI, 11.02.’16

[9] Cf Radio Okapi, 13.02.’16

[10] Cf RFI, 13.02.’16

[11] Cf Eric Wemba – Le Phare – Kinshasa, 10.02.’16 http://www.lephareonline.net/la-mission-de-kodjo-etant-bouclee-les-allies-de-tshisekedi-invitent-zuma-a-designer-le-facilitateur-du-dialogue/

[12] Cf Rachidi AbanduForum des As – Kinshasa, 12.02.’16

[13] Cf Simard Simon Tsoumbou – Forum des As – Kinshasa, 15.02.’16; Jean- Pierre Nkutu – Le Phare – Kinshasa, 15.02.’16

[14] Cf La Prospérité – Kinshasa, 10.02.’16 http://www.laprosperiteonline.com/index.php/actualites/80-politique/3041-calendrier-realiste-elections-constitution-opposition-la-dynamique-le-g7-le-fad-et-la-societe-civile-durcissent-le-ton Radio Okapi, 11.02.’16;

[15] Cf Radio Okapi, 15.02.’16

[16] Cf La Prospérité, via www.congosynthese.com, 15.02.’16; RFI, 16.02.’15

[17] Cf RFI, 14.02.’16; Radio Okapi, 15.02.’16

[18] Cf Radio Okapi, 15.02.’16

[19] Cf AFP – Radio Okapi, 16.02.’16

[20] Cf AFP – TV5, 16.02.’16 ; AFP – Africatime, 17.02.’16; Radio Okapi, 16.02.’16

[21] Cf Radio Okapi, 18 et 19.02.’16

[22] Cf Radio Okapi, 16 et 17.02.’16

[23] Cf La Prospérité – Kinshasa, 18.02.’16

[24] Cf Rachidi Mabandu – Forum des As – Kinshasa, 18.02.’16