Joseph Kabila achète les chefs coutumiers du Nord-Kivu

Après l’achat de conscience de Mwami Pierre Ndatabaye de Ngweshe au Sud-Kivu à qui les Bashi promettent la lapidation pour avoir trahi le désamour consommé des Shi à l’égard de Joseph Kabila qui n’a pas tenu sa promesse électorale de sécurisation du Sud-Kivu, c’est le tour des chefs coutumiers du Nord-Kivu. Ils sont dix en raison d’un chef par Chefferie des Territoires de Beni, Lubero, Rutsuru, Walikale, Masisi et nyiragongo. Parmi lesquels, on peut citer en Territoire de Beni: Mwami Sambili Bamkoka de la Chefferie de Watalinga; Mwami Abdou KALEMIRE III de la chefferie des Bashu. En territoire de Lubero: Mwami Stuka Mwanaweka de la chefferie des Bamate et Mwami Mukosa SENGE de la chefferie des Batangi.D’après une déclaration de la société civile de Beni-Lubero, les chefs coutumiers du Nord-Kivu( on ne sait pas qui et combien) auraient reçu chacun beaucoup d’argent pour signer le pacte de la Majorité Présidentielle (MP). La société civile de Beni-Lubero dénonce cette politisation du pouvoir coutumier qui selon la constitution congolaise sont apolitiques.

Selon d’autres sources de Kinshasa, cet achat des consciences des chefs coutumiers du Sud et du Nord-Kivu viserait moins les rafles des voix aux prochaines élections que Joseph Kabila est certain de remporter quel que soit son désaveu par la majorité des congolais que l’octroi des terres aux retournés du Rwanda. Ces chefs coutumiers signeraient non seulement le pacte de la MP mais aussi des documents attribuant des terres aux retournés du Rwanda. Ainsi, avant d’aller à Kinshasa, Mwami Stuka de Luofu avait promis que les 385 retournés campés à Luofu recevraient des terres à louer. Cette déclaration faite par Mwami Stuka sans consultation des notables et autres propriétaires terriens fait l’objet de suspicion au Sud de Lubero où certains chefs terriens promettent de désobéir au Mwami Stuka soupçonné avant d’aller à Kinshasa d’avoir vendu sa chefferie à coups des dollars.

Si une signature d’un chef coutumier peut accorder une terre à un retourné pendant un certain temps, cela n’est pas le cas pour les votes lors d’une élection. Le Kivu n’est plus au stade du moyen âge quand la religion du Mwami déterminait celle de ses citoyens. Au Kivu comme ailleurs au Congo, le vote du chef coutumier n’entraine pas nécessairement celui de tout son royaume. Il en est de même de la terre. Le chef coutumier ne peut pas vendre la terre sans une consultation préalable de ses notables. Ainsi donc, si la nouvelle de l’achat des consciences des chefs coutumiers s’avère juste, le risque de la révolte du peuple contre leurs chefs coutumiers est grand.

Source: Congo Maboke